Mustang, un nom dont la simple évocation suffit à susciter l’intérêt des passionnés de belles mécaniques. Associé au rêve américain, aux grands espaces et star de plusieurs films, la Mustang incarne un mythe à elle seule. Bullitt (pilotée par Steve McQueen), Eleonor dans 60 secondes chrono ou encore Belmondo dans le Marginal, les apparitions de la belle américaine ont forgé la légende. Alors, quand en 2020, Ford a décidé d’associer le nom Mustang à celui d’un SUV Coupé électrique, les fans ont vu rouge et crié au crime de lèse-majesté. Laissons de côté ces débats stériles et reconnaissons néanmoins un habile coup marketing. Car si les « bagnolards » arguent d’emblée que sans son hennissement, un pur sang n’est pas, le quidam voit d’abord une mustang et non une Ford.
Un style affirmé pour un crossover électrique
Et pour cause, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur, nul trace du logo ovale à fond bleu. C’est bien l’emblème du pur sang galopant qui trône fièrement sur la calandre avant, au centre de la malle arrière ou sur le volant. Si la face avant n’est pas sans rappeler celle des Mustang récentes, c’est davantage la partie arrière qui hérite des lignes musclées de ses aïeuls. Des airs de fastback, des ailes bombées et surtout les feux arrière à trois bandes, typiques des Mustang.
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Certes, l’ensemble n’est pas aussi racé que certaines de ces devancières mais Ford a réussi à conserver une allure plutôt sportive sur son SUV électrique, dont les lignes rappellent davantage celles d’une berline sur-élevée. Avec son mètre soixante, la Mustang Mach-e fait pourtant jeu égal avec une Tesla Model Y ou une Volvo C40 en termes de hauteur.
A noter que notre Mustang Mach-e Extended Range RWD étant dans une configuration milieu de gamme, elle ne bénéficie pas des optiques avant avec la signature lumineuse plus travaillée, telle que nous avons pu l’apercevoir sur la Mach-e GT essayée précédemment. De même, les jantes affichent une taille raisonnable de 18 pouces. Un atout pour le confort et la consommation en dépit du style moins affirmé.
Stylée, l’ouverture des portes l’est en revanche. Exit les traditionnelles poignées, place à un mécanisme électrique via un bouton situé sur le montant latéral et de discrets appendices pour accompagner l’ouverture de la portière. Au-delà de l’esthétisme, l’objectif est avant tout d’améliorer l’aérodynamisme et donc la consommation in fine. Néanmoins, avec sa batterie de 99 kWh, la Mustang Mach-E Extended Range RWD est parée pour avaler les kilomètres sans s’inquiéter outre mesure de la recharge.
L’autonomie ? Pas besoin de s’en inquiéter !
Homologuée pour environ 600 km en cycle WLTP mixte, nous avons mesuré une consommation moyenne autour de 19 KWh/100 sur un parcours mêlant agglomérations et départementales avec la conduite One Pedal active (puissance du freinage régénératif non réglable mais fonctionne jusqu’à l’arrêt complet). Sur autoroute, sur un trajet La Défense – Caen, la moyenne s’établit à 22 kWh (au printemps avec une température extérieure de 10°C et une vitesse proche des maximales autorisées). Cela donne environ 425 kms possibles dans ces conditions. Quant à la recharge, elle peut atteindre 150 kW en courant continu, du moins lorsque les bornes sont en mesure de délivrer une telle puissance, ce qui n’est pas toujours le cas malheureusement. Mais nous reviendrons prochainement sur le sujet à travers un article dédié aux nouvelles bornes de recharges installées sur les aires de l’Autoroute A13.
Un intérieur digne des meilleurs
Enchainer les kilomètres à bord de la Mustang Mach-E permet néanmoins d’apprécier son confort. Ferme de prime abord, les sièges et la suspension ne posent finalement guère de problème, même après plusieurs heures de route. L’intérieur où le noir est la norme gagnerait à accueillir un toit vitré (disponible en option pour 1200€) pour apporter un peu de lumière dans cet habitacle. Certains plastiques durs dénotent quelque peu sur un véhicule dont le tarif débute à 46900€ mais abstraction faite de ce détail, c’est un sentiment positif qui prévaut.
Minimalistes en l’absence de bouton, les commandes sont regroupées sur l’imposant écran central de 15,5 pouces au format portrait. Avantage de cette diagonale conséquente, la lisibilité est parfaite et l’ergonomie intuitive, aidée par des indications claires. Sur le volant, des boutons permettent de gérer les fonctions multimédia et le régulateur de vitesse. Enfin, l’interface Sync 4 offre la possibilité d’interagir sur certains réglages grâce aux commandes vocales. Encore faut-il penser à « parler à sa voiture », ce qui est encore loin d’être naturel pour beaucoup de conducteurs. Sans compter l’inconvénient d’interrompre la lecture de votre playlist favorite durant plusieurs secondes à la moindre sollicitation. Frustrant quand Don Felder entame son solo de guitare sur Hotel California.
Car oui, avec son système audio signé Bang & Olufsen et ses 10 haut-parleurs, la Mustang Mach-E a de quoi ravir les mélomanes. Elle dispose en outre d’une singularité, à savoir une barre de son intégrée au niveau de la planche de bord. De quoi rivaliser avec les meilleurs systèmes embarqués du moment en termes de puissance et de détails. La spatialisation est en revanche un peu moins convaincante avec une sensation de son davantage frontal qu’enveloppant. Un phénomène accentué aux places arrières.
A ce sujet, deux adultes peuvent voyager confortablement. Il convient néanmoins de ne pas s’encombrer de trop de bagages, le volume du coffre étant à peine supérieur à la moyenne (402l). Un frunk à l’avant permet de gagner 100l supplémentaires. Bien pensé, avec son revêtement plastique et sa trappe de vidange, il se révèle idéal pour accueillir chaussures ou bottes après une randonnée humide sans se soucier des conséquences. Dommage que la manipulation du capot demande autant de force pour la fermeture.
Notre avis sur la Ford Mustang Mach-E Extended Range après 1000 kilomètres
Après quelques jours passés en compagnie de la Mustang Mach-E, le bilan s’avère plutôt positif. Un look à part, qui, certes, ne fera sans doute pas l’unanimité mais qui a le mérite de se démarquer des traditionnels SUV désormais omniprésents sur le marché. A cela s’ajoutent une finition soignée, un intérieur épuré et confortable. Quant à la conduite, forte de 294 chevaux (430 Nm de couple), cette Mach-E Extended Range RWD n’est pas la plus puissante de la gamme. Elle se révèle néanmoins assez dynamique au quotidien avec des relances franches propres à l’électrique et un 0 à 100 km/h abattu en 7s. Des performances dignes d’une petite sportive mais dont il ne faudrait pas oublier la longueur (4,71 m), la largeur (1,88 m) et le poids (2,1t) dès que les routes se rétrécissent et les virages se resserrent. D’autant que la motricité peut vite rappeler celle de ses ainées dès lors que la chaussée se fait plus grasse et le pied droit trop appuyé. Et si d’aventure, il vous venait l’idée de déconnecter l’ESP et d’activer le profil de conduite « Untamed » le choix de conserver l’appellation Mustang apparait moins anodin.
Reste la question du positionnement tarifaire. Près de 63000€ pour le modèle essayé… Délicat comparé aux propositions d’une autre marque américaine très en vogue qui apparait désormais comme le maitre étalon dès lors qu’il s’agit de parler véhicule électrique (certes à condition d’être prêt à assumer les frasques de son fondateur)… Ford peut néanmoins compter sur un réseau de distribution bien implanté et un peu plus de marge niveau autonomie avec cette déclinaison Extended Range. De quoi rassurer les acheteurs potentiels. Mais, est-ce suffisant pour séduire ?
