Pratique écologique et économique, le compostage domestique permet de transformer ses déchets organiques en engrais naturel pour le jardin. Et les Français vont bien devoir s’y intéresser car le compostage deviendra obligatoire le 1er janvier 2024 pour tous les foyers (loi Agec de février 2020). Mais pour réussir et garantir un bon compost toute l’année, il est essentiel d’en connaître les astuces et les techniques d’entretien. En suivant ces conseils, vous pourrez profiter pleinement des avantages du compost et respecter l’environnement.

Le compost au fil des saisons : des particularités à connaître

Tout au long de l’année, les conditions climatiques varient, influençant ainsi le développement des micro-organismes qui participent au processus de compostage. Pour entretenir son compost correctement, il convient donc de s’adapter aux saisons.

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Printemps : la saison du démarrage

Le printemps est une période propice pour débuter la création d’un tas de compost ou pour reprendre celui de l’année précédente. Les températures montent, favorisant ainsi l’activité des micro-organismes et la décomposition des déchets. Il est important de veiller à ce que le tas reste humide pour faciliter leur travail.

Pour optimiser la composition du compost lors de cette saison, ajoutez :

• des déchets verts comme des tontes de pelouse fraîches, à condition qu’ils ne soient pas trop épais,
• des déchets bruns : feuilles mortes, petits branchages, paille ou encore carton non blanchi,
• des déchets de cuisine : épluchures, marc de café et sachets de thé (sans agrafe), coquilles d’œuf écrasées.

Été : maintenir l’humidité et veiller à l’équilibre

En été, la chaleur peut rapidement assécher le tas de compost. Pour éviter cela, il est conseillé de mélanger régulièrement les matières pour aérer la masse et favoriser la décomposition. Pensez également à arroser légèrement si nécessaire et couvrez votre composteur pour maintenir une humidité suffisante.

Pour cette saison, privilégiez :

• l’apport en déchets verts, tels que les coupes de haies, légumes et fleurs fanées,
• la diversification des déchets bruns en ajoutant par exemple du papier journal froissé ou du carton ondulé,
• les déchets de cuisine usuels, en veillant à bien les recouvrir avec des matières sèches pour limiter les nuisances olfactives et la venue d’insectes indésirables.

Automne : préparer et protéger son compost pour l’hiver

Avec l’arrivée de l’automne, les températures baissent et les feuilles tombent. C’est le moment idéal pour récupérer les feuilles mortes et les ajouter à votre compostière. Elles apporteront de l’azote et renforceront l’équilibre entre les déchets verts et bruns.

En prévision de l’hiver, il est recommandé de :

• protéger son compost en le couvrant d’une bâche ou d’un tapis de feutre pour maintenir la chaleur,
• remuer régulièrement les matières afin d’éviter que le tas ne se compacte trop et s’aère correctement,
• vérifier l’humidité et corriger si nécessaire par un arrosage ou l’ajout de matières sèches.

Hiver : permettre une bonne reprise au printemps

Bien que la décomposition des déchets ralentisse considérablement durant l’hiver, il est possible de continuer à alimenter son compost avec les déchets de cuisine notamment. Toutefois, pour éviter la formation de blocs gelés difficiles à décomposer, il est important de broyer les déchets en petits morceaux avant de les ajouter au tas.

N’hésitez pas à mélanger les matières de temps en temps pour aérer le compost et favoriser une reprise rapide au printemps suivant.

Bonnes pratiques pour un compost réussi toute l’année

En plus de ces conseils spécifiques à chaque saison, il existe également quelques bonnes pratiques à adopter tout au long de l’année pour garantir un compost de qualité :

• aérer régulièrement le tas afin de favoriser la décomposition,
• veiller au bon équilibre entre déchets verts et bruns pour éviter les mauvaises odeurs et favoriser une décomposition harmonieuse,
• privilégier la diversification des déchets, en évitant par exemple d’ajouter trop de tontes de pelouse au printemps ou un excès de feuilles mortes à l’automne.

La Loi Agec, que risquons-nous si nous ne compostons pas nos déchets organiques ?

La loi du 10 février 2020 Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) impose le recyclage de tous nos déchets. Se pose alors la question de nos déchets de cuisine, dits organiques. Elle prévoit de rendre obligatoire le compostage pour tous dès le 1er janvier 2024.

Mais pas de panique, ce n’est pas parce que vous jetez vos épluchures de carottes dans votre poubelle d’ordures ménagères le 2 janvier 2024 que vous allez écoper d’une amende. Il est évident que tout le territoire français ne sera pas équipé début 2024. Ce que l’on sait pour l’instant, c’est qu’il est question d’avoir un bio-seau à son domicile que l’on videra soit dans un composteur individuel si notre logement le permet, soit dans des composteurs collectifs.

Pour l’instant aucune amende n’est précisée dans le texte de loi si vous ne faites pas de compost, mais elle prévoit une sanction de 35€ en cas de non-respect des consignes de tri des bio-déchets, pouvant aller jusqu’à 75€ en cas de majoration.

Soyez donc prêt pour 2024 et commencez déjà à appliquer nos conseils, ainsi vous serez en mesure d’entretenir efficacement votre compost tout au long de l’année, quelles que soient les conditions climatiques. Ainsi, vous profiterez pleinement des avantages écologiques et économiques qu’offre le compostage domestique, tout en contribuant à la préservation de notre environnement.