Arnaud Assoumani : l’athlète au bras d’art

À moins de 500 jours des Jeux Olympiques de Paris 2024, Arnaud Assoumani vit à cent à l’heure. Outre sa préparation physique, cet athlète paralympique ne ménage pas ses efforts pour changer le regard sur le handicap et faire d’une différence une force à travers son projet « Bras d’Or, Bras d’Art ».

Né en 1985, Arnaud Assoumani a grandi en rêvant devant les exploits de Carl Lewis, figure charismatique des années 1990 pour ses performances sportives mais aussi l’un des premiers athlètes à soigner son image, sous contrat avec un grand équipementier américain (Nike). Plus de 30 ans plus tard, et lui aussi avec un beau palmarès (quintuple médaillé paralympique en saut en longueur et triple saut, détenteur au passage du record du monde de saut en longueur), Arnaud voit également dans la mode et l’image, un vecteur pour ouvrir le dialogue sur le handicap, dans le monde du sport mais aussi la vie de tous les jours.

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« Quand on me posait la question, je racontais simplement qu’un crocodile m’avait mangé le bras. »

Et pour cause, né avec une malformation congénitale (agénésie de l’avant-bras gauche), Arnaud se retrouve confronté au regard des autres dès son plus jeune âge. Si désormais il assume et considère que « le handicap est une caractéristique au même titre qu’être métis ou chausser du 47 et demi ; cela fait partie de moi, mais en aucun cas c’est mon identité »

Ambassadeur des JO de Paris 2024 pour l’éducation et l’égalité, Arnaud s’est associé au designer Dimitry Hlinka (Prix Bettencourt 2020) pour créer une prothèse alliant art et innovation. Imprimée en 3D, c’est aussi un « bel objet » au design unique avec sa finition en laque japonaise.

Au-delà de l’aspect « utilitaire », les prothèses sont aussi vues par Arnaud comme un accessoire de mode qui permet d’exprimer et affirmer sa personnalité. C’est aussi un moyen selon lui de susciter des réactions face au regard de chacun sur la différence. Et ainsi engager la discussion sur le rapport au corps et lutter contre les stéréotypes et peurs, sources premières de la discrimination.

De cette volonté est né le projet « Bras d’Or, Bras d’Art ». Une série de photos réalisées par Théo Saffroy où la prothèse devient un objet d’art vivant. Au-delà de la démarche artistique, c’est surtout un support pour ouvrir le débat lors des nombreuses conférences animées par Arnaud auprès des entreprises et du grand-public, notamment les plus jeunes à travers des initiatives comme la semaine olympique dans les écoles de l’hexagone.

Suivez l’actualité d’Arnaud Assoumani sur son compte Instagram.

Arnaud Assoumani en quelques dates :

  • 1996 : débute l’athlétisme après avoir fait de la natation et essayé plusieurs sports.
  • 2004 : médaillé de bronze de saut en longueur aux JO d’Athènes.
  • 2006 : champion du monde de saut en longueur à Assen.
  • 2008 : champion paralympique de saut en longueur à Pékin.
  • 2010 : médaille de bronze en saut en longueur (7,82m) lors du championnat de France indoor. Arnaud devient le premier athlète handisport français à remporter une médaille nationale avec les valides.
  • 2012 : après avoir essayé de se qualifier pour les JO de Londres avec les valides (tentative avortée suite à une blessure au tendon d’Achille), il devient vice-champion paralympique de saut en longueur et de triple saut chez les paralympiques.
  • 2017 : vice-champion du monde de saut en longueur à Londres.
  • 2022 : rejoint le club de Montpellier Athlétic Méditerranée Métropole.

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© Théo Saffroy

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