Depuis 2020, devenir copywriter, c’est comme « devenir trader » ou « devenir prof de yoga » : c’est la reconversion à la mode. Quand on écoute nos amis en reconversion, ils veulent tous écrire sur le web… sans savoir ce qu’implique vraiment cette carrière de copywriter. 

Alors on est allé poser la question au copywriter français de référence, Sélim Niederhoffer. Il est l’auteur du best-seller Le Guide du Copywriting (plus de 13 000 exemplaires vendus), et il est aussi formateur en copywriting.

Fidèle à ses habitudes raffinées, l’ex-blogueur lifestyle nous a donné rendez-vous pour un café dans l’hôtel 5 étoiles emblématique de Lyon, l’Intercontinental. 

10 questions à Sélim Niederhoffer, copywriter et formateur en copywriting 

#1. Sélim, tu as trop de casquettes. On t’a connu comme coach en séduction, community manager de Patrick Bruel, blogueur lifestyle et auteur, mais depuis 2018, tu as recentré toutes tes activités sur le copywriting. Tu peux expliquer ce que tu fais aujourd’hui en tant que copywriter ?

Sélim Niederhoffer : Je gagne ma vie en écrivant sur le web depuis 2010. J’étais mal payé au début, c’est pour ça que je cumulais, pire qu’un sénateur ! Au départ, j’étais « juste » rédacteur web, mais on m’a vite demandé d’apprendre le copywriting pour vendre plus. 

Ça m’a ouvert un univers entier, ça m’a permis de partir voyager dans le monde entier et de continuer de bosser d’où je voulais. A cette époque, on était tous émerveillés et inspirés par La semaine de 4 heures de Tim Ferriss, la bible pour les digital nomads ! 

J’ai fait ma première mission en copywriting pour « un gros client », connu, en 2011. Une agence m’a commandé 6 tweets pour les rasoirs Wilkinson. 800€. J’ai halluciné. 140 caractères x 6 = 800€ ? C’était donc possible de vivre de l’écriture, et d’être bien payé pour ça ?

Je connaissais déjà le milieu de la pub, mais tous mes amis CR (concepteurs-rédacteurs) étaient en CDI. Il y avait peu de copywriters freelance à l’époque. 

J’ai eu de plus en plus de clients, j’ai augmenté mes tarifs et un jour, quand tu dépasses le plafond de CA en auto-entrepreneur, l’Etat te demande de changer de statut parce que tu gagnes trop.

Donc en 2018, j’ai créé les Mots Magiques pour partager toutes les techniques de copywriting en français. J’ai arrêté de travailler avec Patrick Bruel en 2019, j’ai arrêté Artdeseduire et j’ai levé le pied sur le blog pour tout miser sur les Mots Magiques. 

Après, tu connais la suite : j’ai écrit le Guide du Copywriting qui est sorti au bon moment, il est devenu best-seller, et m’a permis d’être encore plus crédible pour les formations copywriting en entreprise.  

Aujourd’hui, j’écris pour des clients que j’adore comme VELUX, Glassdoor, Linkedin, j’ai travaillé pour O2 Care Services, la FNAC, Boss, Pokerstars, Motorola, Veuve-Clicquot… et des artisans locaux, des restaurateurs, des agences marketing, des formateurs.

Je ne fais pas que vendre des formations en copywriting : je continue d’écrire pour des clients, ça me permet de garder un pied sur le terrain, pour ne pas être déconnecté. 

#2. C’est quoi exactement, le métier de copywriter ? On en entend beaucoup parler, mais concrètement ? 

Un copywriter (CR en français, concepteur-rédacteur) est un professionnel de l’écriture de vente. Tu écris des textes de vente. Des bannières pour le web. Des emails pour ta marque de pull pour homme préféré. Des posts Linkedin pour des dirigeants débordés. Des pages de vente pour des formations de coachs sportifs. Tu crées le site internet de ton chocolatier, de ton dératiseur, de ton serrurier, d’un restaurateur : les missions sont variées parce que tous les business ont besoin de texte. 

Chez les copywriters que j’ai formés, certains écrivent pour des concessionnaires. D’autres pour des industriels. D’autres, bilingues, aident des marques suédoises ou allemandes à s’implanter en France. Parmi les copywriters que je fréquente, on ne trouve pas beaucoup de copywriter luxe. Probablement parce que le luxe produit surtout des images, et peu de texte. Mais j’ai écrit pour des lunettiers de luxe, des jets privés, des tailleurs sur-mesure, des sites de NFT. 

L’objectif du copywriter, c’est de faire cliquer. Faire cliquer grâce à un titre d’article merveilleux, aussi énigmatique que « Nouveau Tiguan, c’est compliqué ». Quand j’ai lu votre article, j’ai tout lu pour comprendre ce « c’est compliqué » ! Bravo, ça, c’est du copywriting, ça attire l’attention. 

Notre but ultime : plus de clics, plus de trafic, plus de ventes. Le chemin le plus court, c’est d’écrire une bonne pub, émouvante, informative, claire, drôle, mémorable. Que ce soit pour YouTube, Facebook, un prospectus ou une pub dans un magazine papier, l’objectif est de faire bouger le client. 

Au quotidien ? Quand j’écris, je rends des Google Docs ou des Word à mes clients 😊. 

#3. Pourquoi devenir copywriter ? Quelles sont les motivations de tes clients ? 

On trouve 3 motivations principales chez tous mes futurs copymasters (c’est comme ça que j’appelle mes clients qui veulent devenir copywriter !)

Tu as ceux qui veulent bosser pour eux, qui ne sont plus à leur place dans leur job, qui veulent bosser avec des clients qui correspondent.

Ensuite, tu as ceux qui veulent maîtriser leur temps. J’ai beaucoup de mamans qui doivent veiller sur un enfant ou un parent malade. Donc ils ont besoin d’écrire depuis chez eux. J’ai aussi deux-trois artistes qui préfèrent vivre et travailler la nuit. Et puis maîtriser son temps, c’est aussi pour certains la possibilité de ne travailler que 3 ou 4 jours par semaine. 

Enfin, tu as ceux qui veulent être libre de bosser partout dans le monde, sans porter de costume, sans aller au bureau. La liberté géographique fait que devenir copywriter est désormais une possibilité pour de nombreuses personnes. Plus besoin d’habiter à Paris et de travailler pour une grande agence de pub alors que les plus belles boîtes recrutent aussi des copywriters freelance sur Malt ou La Crème de la Crème. 

#4. C’est pas un peu idiot de vouloir devenir copywriter alors que Chatgpt va décimer les jobs marketing ? 

Ecoute, ça fait vraiment 18 mois que Chatgpt est venu bousculer le métier de rédacteur et de copywriter. On n’est pas encore sûr de ce qui va se passer, on attend encore le verdict de l’arbitre, Google. 

Si Google décide de pénaliser les textes écrits par l’IA, alors les rédacteurs auront toujours leurs places (et toi aussi, tu sauves ton job !)

Si Google accorde la même valeur au contenu rédigé par l’IA, alors on va devoir devenir des IAwriter, copyprompter, promptwriters : il faudra trouver un nom pour ce job de copywriter assisté par l’IA. 

Aujourd’hui, Chatgpt ou LeChat peut aider un copywriter à faire un plan, à développer les arguments. Tu peux lui demander un ton sérieux ou plus léger. Tu peux lui demander de reformuler des phrases à l’infini. 

Mais à la fin, c’est ton cœur et ton expérience de copywriter qui tranche. Quand Chatgpt va te fournir 10 titres potentiels pour un article, comment vas-tu choisir le gagnant, le titre final ? 

Au pire, si Chatgpt et les LLM emportent tout sur leur passage, on se revoit dans 3 ans. Je ne vendrais plus des formations en copywriting mais des formations en IA ! 

[Interlude : le serveur vient nous proposer de reprendre deux cafés. Que nous acceptons volontiers.]  

#5. La question qui fâche : Est-ce que tout le monde peut devenir copywriter ? 

C’est la promesse des vendeurs de rêve. « Ecris juste un mail ! », « Ecris comme tu parles ! » Mais quel enfer… Je n’étais pas le premier en français. J’ai eu un pauvre 11 au bac de français. Mais être copywriter, c’est écrire correctement, de manière lisible, claire, argumentée, concise.

Ca demande un minimum de culture générale et de maîtrise de l’orthographe, de la grammaire.

Je sais qu’aujourd’hui, il existe des extensions pour corriger, des Saas comme Antidote ou MerciApp ou LanguageTool, mais rien ne discrédite plus un vendeur qu’un site ou qu’un email truffé de fautes.

Donc je te dirais que non, devenir copywriter ne correspond pas à tout le monde.

Il faut aimer lire, beaucoup. Il faut aimer la solitude. Il faut avoir un dos solide, parce que tu es devant ton ordi toute la journée. Il faut se tenir au courant des dernières tendances marketing. Il faut aimer vendre.

Le truc antinomique, c’est que la plupart des gens qui viennent à l’écriture sont des introvertis, voire des timides. Ils savent écrire à la perfection, mais dès qu’il s’agit de vendre, il n’y a plus personne.

Mon rôle de formateur en copywriting, c’est de leur apprendre le job, et de leur apprendre à se vendre. 

Après, j’ai des anciens soignants, des déçus de l’Education Nationale, de l’administration, d’anciens militaires, des jeunes consultants, d’anciens commerciaux. C’est rarement un premier job. 

#6. Combien ça gagne, un copywriter débutant ? 

C’est variable. C’est comme si tu me demandais « combien ça gagne un footballeur » ? Tu as Mbappé, et tu as l’OL. Oh je déconne, ça vaaaa. Tu comprends l’idée. Le premier de la classe rafle la mise. Les copywriters doués savent à la fois bosser et se vendre : pour eux, ça peut vite être le jackpot.

Quand tu commences, tu te vends à 150, 250, 350€ la journée. Puis tu augmentes progressivement tes tarifs. Quand tu regardes les chiffres sur Google, tu vois quelques résultats qui te disent entre 28 et 50K/an. 

Du simple au double, c’est énorme et c’est normal. Les meilleurs vont bosser plus, se former plus, lire plus de livres, étudier plus de pages de vente, écrire davantage pour eux et pour leurs clients. Tu as une courbe d’expérience et d’apprentissage qui peut être rapide.

Et tu as ceux qui vont bosser juste deux heures par jour, et se plaindre de ne gagner que 1200€/mois. 

Il n’y a pas une réponse. Je peux juste te dire que les copywriters qui choisissent mes formations en copywriting signent en moyenne un client dans les 2 mois. 

#7. Quelles sont les manières gratuites d’apprendre le copywriting ? 

Tu abuses… Tu veux ma ruine ! Allez, pour Masculin, je te le dis.

Si tu fais une reconversion pour devenir copywriter, en ligne, il y a tellement de contenu que tu peux apprendre beaucoup. Presque tout, par toi-même. Déjà, j’ai mis en ligne des dizaines de vidéos gratuites sur YouTube, sur la chaîne Les Mots Magiques. 

Ensuite, pour apprendre les bases du copywriting : clique sur une pub, et analyse la page de vente. Fais ça dix fois par jour. 

Le meilleur exercice, c’est de recopier des pages de vente à la main. Mais des bonnes ! Pas n’importe lesquelles ! 

Le meilleur moyen d’apprendre le copywriting, c’est de pratiquer, encore et encore. Et de lire les meilleurs livres sur le copywriting.  OK, c’est pas gratuit, mais 20 balles pour un livre, pour ton avenir, tu devrais pouvoir les mettre. 

#8. En parlant de livres… Quels sont pour toi les meilleurs livres sur le copywriting ? 

Je reviens toujours aux classiques.

David Ogilvy, On advertising. Et Robert Cialdini, Influence et Manipulation. Et même s’il date un peu, je te recommande le livre de Joseph Sugarman, The Adweek Copywriting Handbook. 

Plus récemment, tu as eu Système 1, Système 2 de Daniel Kahneman, ou tous les livres de Daniel Pink, notamment La vérité sur ce qui nous motive. 

Si tu lis en anglais, le business coach le plus chaud du moment aux States, c’est Alex Hormozi ; lis ses deux bouquins, disponibles en français ! 

#9. Il y a du monde sur le marché de la formation en copywriting. Pourquoi te choisir toi ? 

Tu te souviens de l’émission de Fogiel, « On ne peut pas plaire à tout le monde » ? Sur le marché, il y a des coachs pour tous les goûts, et des formateurs en copywriting pour tous les goûts. 

Je ne suis pas le plus académiquement diplômé (certains ont fait HEC). Je ne suis pas le plus polarisant (certains sont très vindicatifs). J’ai juste travaillé dur pour proposer la meilleure formation en copywriting en français.

Elle s’appelle Protocole 10X10. Elle dure 10 semaines. Tous les jours pendant 10 semaines, le client reçoit un mail à lire, qui dure 10 minutes. Puis il fait un exercice pour progresser.

Il y a 3 grands points forts, je dirais, si je la compare aux autres.

Premier avantage : il n’y a pas un coach qui a mon expérience de copywriter sur le marché. Va trouver un formateur avec mon parcours et mes clients. Impossible. Je suis présent pour mes clients, mais surtout, je corrige leurs textes. Je corrige leurs exercices. Ça leur permet de savoir quel est leur vrai niveau. A la fin du Protocole 10X10, mes apprentis copywriters ont de vrais textes à montrer à leurs futurs clients. Ils peuvent montrer la preuve qu’ils savent faire le job. 

Deuxième avantage : ça va vite. 10 semaines pour apprendre une compétence qui te sert toute une vie ? En sachant que la plupart de mes clients trouvent leurs premiers clients en moins de 3 mois ? 

Dernier avantage : Protocole 10X10 est 4 fois moins chère que ma formation d’élite, Devenir Copywriter 5 étoiles, à 4800€. Là, je propose cette formation à un prix abordable, 1200€, payable en 4 fois.  

#10. Si tu avais un conseil pour quelqu’un qui veut démarrer dans le copywriting, qui veut devenir copywriter mais n’ose pas se lancer.

Prendre le temps, c’est important. N’allez pas voir votre patron demain pour demander une rupture conventionnelle. Devenir copywriter, c’est un projet qui se mûrit. Ça ne se fait pas sur un coup de tête. 

Posez-vous les bonnes questions : 

• Est-ce que vous aimez écrire ? 
• Est-ce que vous aimez lire ?
• Est-ce que vous êtes prêt à faire des études sur les concurrents, à lire des livres sur tel ou tel domaine ? 
• Etes-vous prêt à renoncer à la cantine, aux collègues ou aux Ticket Resto pour ce job de solitaire ? 
• Aimez-vous le marketing et la vente ? 
• Êtes-vous prêt à faire face à l’incertitude des mois sans clients ? Avez-vous envie d’apprendre à vous vendre ? 

Devenir copywriter, c’est souvent un projet passion. Mais je demande toujours à ceux qui me rejoignent de bien réfléchir à leur famille. C’est un vrai engagement, une vraie responsabilité. 

💡Pour aller plus loin : Découvrez les formations en copywriting de Sélim Niederhoffer et son best-seller, Le Guide du Copywriting.