Essai Mazda MX-5 : plaisir coupable mais pas déraisonnable

MX-5, deux lettres, un chiffre dont la seule évocation suffit à susciter l’intérêt et donner le « smile » à bon nombre de passionnés d’automobile. Et pour cause, moteur atmosphérique, propulsion, boîte manuelle, des caractéristiques désormais en voie de disparition pour ne pas dire unique en prenant en considération son tarif accessible (et malus écologique encore raisonnable) ! Un tour de force dont les ingénieurs de Mazda ont le secret.

Une ligne intemporelle

Lancé en 1989, le petit cabriolet japonais s’est rapidement taillé une place de choix aussi bien dans le coeur des « bagnolards » que des gentlemen driver. Au point de devenir LE modèle iconique de Mazda qui offrira à la marque de nombreuses distinctions (dont celui du roadster le plus vendu de l’histoire avec plus d’un million d’exemplaires écoulés depuis la première génération).

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Le terrain de jeu favori du MX-5 ? Les petites routes de campagne, ponctuées de virages, en nombre dans l’idéal !

La recette du succès ? Simplicité et plaisir de conduite. Un leitmotiv inscrit dans l’ADN du MX-5 dont les ingénieurs et designers n’ont eu de cesse de peaufiner au fil des versions. Cette quatrième génération de MX-5 (nom de code ND), pourtant lancée en 2015 n’a ainsi pas pris une ride et continue de faire tourner les têtes sur son passage.

Capot allongé, porte-à-faux réduits à leur plus simple expression, design minimaliste où les longues courbes se galbent dans la pure tradition de l’esprit Kodo (l’âme du mouvement) de la marque. Il en découle un style unique avec un côté madeleine de Proust pour celles et ceux ayant connu l’époque où le paysage automobile ne se résumait pas à des SUV aux lignes acérées.

Un côté nostalgique d’autant plus marqué qu’une fois découvert, le MX-5 RF n’est pas sans rappeler, sous certains angles, les coupés de la marque anglaise TVR. Car oui, le MX-5 se décline désormais en un cabriolet et une version découvrable avec un toit rigide escamotable façon Targa. L’opération ne demande qu’une douzaine de secondes et permet alors de rouler cheveux au vent, tout en profitant d’un style encore plus désirable, à l’image d’une 911 Targa.

Light is right

Mais la comparaison s’arrête là car avec son MX-5, Mazda ne fait pas à la course à la puissance. Non, sa raison réside (simplement) dans le plaisir de conduire. Pour cela, nul besoin de 500 ch, le poids plume du MX-5 (à peine une tonne, une prouesse en 2022 – et 40 Kg de moins pour MX5 SF à capote en toile) associé à un moteur atmosphérique suffisent.

La puissance n’a rien d’exubérante (132 ch pour le 1,5l / 182 ch pour le 2l) mais grâce aux montées en régime rageuses (jusqu’à 7500 tr/min !) et à la position de conduite au ras-du-sol, les sensations sont bien là. Pour preuve, l’impression fréquente d’être à plus de 100 km/h alors que le tachymètre ne dépasse pas encore le seuil fatidique des 80 km/h. En somme, tout l’inverse de la plupart des voitures modernes, tellement aseptisées que même à 130 km/h, elles ne dégagent aucune émotion.

Les plus aguerri(e)s pourront quant à eux déconnecter l’ESP afin de décupler les sensations. Le petit roadster devient alors plus joueur avec un train arrière qui ne rechigne pas à prendre de l’angle sans jamais devenir traitre pour autant. Les avantages d’une puissance limitée associée à un centre de gravité bas et une répartition parfaite (50-50). Un feeling prévisible, résumé selon Mazda par le « Jinba Ittai, faire corps avec sa voiture, avec un lien aussi pur et naturel que celui entre un cavalier et sa mouture« .

Kodo ou old school ?

L’image est sans doute enjolivée mais néanmoins fidèle à la réalité. La position de conduite très basse garantit un bon feeling avec la route et le châssis. Alors, certes, ce n’est pas le plus aisé pour en sortir mais en terme de confort, les sièges en cuir Terracota se révèlent agréables, en plus d’être jolis. Pour la forme, soulignons l’absence de réglage en hauteur de l’assise même si en pratique, cela ne semble pas indispensable. Du moins pour les tailles moyennes.

Se concentrer sur l’essentiel tel est la philosophie du MX-5. Illustration avec un intérieur minimaliste mais ô combien fonctionnel à l’image de la boite de vitesse dont la position, la prise en main et la course courte sont tout simplement parfait. Pour le reste, le MX-5 a un petit côté old school avec ses boutons de climatisation et ceux dédiés au système d’infotainment.

Malgré tout, le roadster Mazda dispose des technologies indispensables à toute voiture moderne vendue en 2022. Car Play sans-fil de série, phares à LED adaptatifs, reconnaissance des panneaux de signalisation ou encore système de surveillance des angles morts avec détection des véhicules et piétons en marche arrière sur notre finition Sélection, la plus haut de gamme.

Seule la définition de la caméra semble anachronique. La taille de l’écran pourrait aussi apparaitre comme telle mais à l’usage, il y a fort à parier que vous n’y prêtiez pas attention. Difficile en revanche de comprendre pourquoi l’écran est tactile à l’arrêt mais pas au-delà de 10 km/h. Quant à avancer l’aspect sécuritaire, cela s’entend mais en pratique, manipuler la molette tout en fixant l’écran ne l’est guère davantage et demande souvent plus de temps que ne le ferait un appui sur l’écran…

Notre avis sur le Mazda RX-5 RF

Sur le papier, les performances du MX-5 n’ont rien d’exceptionnelles. Un peu moins de 7s pour le 0-100 km/h, bon nombre de SUV hybrid réalise l’exercice plus rapidement. Mais aucun ne peut se targuer d’offrir autant de plaisir. Position « ras le bithume », boite manuelle, moteur atmo dont l’allégresse des montées en régime apparait aujourd’hui comme une défiance dans un monde devenu hostile à l’automobile. Heureusement, le MX-5 peut compter sur un capital sympathie inégalé, et pas uniquement auprès des adeptes de la première heure.

Abordable, tant à l’achat qu’en entretien, fiable, frugal en Sans Plomb (7l/100 en moyenne, 9l/100 en ayant le pied lourd avec le 2l de 184 ch) le Roadster Mazda offre sans doute le meilleur rapport prix / plaisir du moment. Pour combien de temps encore ? Mieux vaut sans doute ne pas se poser la question.

Quant à choisir entre le cabriolet, fidèle à l’esprit originel de la Miata et le RF avec son toit en dur… Dilemme ô combien subjectif même si personnellement mon coeur balance vers ce dernier pour le charme de son profil avec ses petits airs de Targa. D’autant que le surcoût reste mesuré, le MX-5 RF se négociant à partir de 33 500€ contre 30 850€ pour le MX-5 SF (auxquels il convient d’ajouter 360€ de malus pour le 1l5, 1504€ pour le 2l). Un tarif imbattable et surtout sans concurrence à l’heure actuelle, même en tenant compte des 42 000€ du MX-5 RF haut de gamme essayé.

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