Cancer du col de l’utérus : comprendre ce fléau silencieux

2 janvier 2024 - #femme #sante

Le cancer du col de l’utérus est un mal dont les causes sont diverses. Il peut être prévenu, à condition que des dispositions soient prises à temps. Le cancer du col de l’utérus fait partie des types de cancers fréquents chez les femmes, tout comme le cancer du sein.

En ce mois de prévention, voyons comment les femmes peuvent limiter les risques pour leur santé.

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Toutefois, il ne s’agit pas seulement d’une affaire de femme, même si elles en sont les principales victimes. En tant qu’homme, il sied également de savoir ce qu’est ce mal, comment aider votre partenaire à le prévenir, afin que ses conséquences ne rejaillissent pas négativement sur votre vie de couple.

Qu’est-ce que le cancer du col de l’utérus ?

Le cancer du col de l’utérus a pour principale origine une infection par les virus de la famille des papillomavirus (HPV). Ce type de cancer s’attaque au col de l’utérus, en des zones précises. Pour mieux appréhender comment opère ce type de cancer, il faut déjà comprendre comment se présente le col de l’utérus.

Le col de l’utérus est le trait d’union entre le vagin et l’utérus, le col de l’utérus est recouvert d’une muqueuse qui secrète la glaire cervicale, laquelle est essentielle dans les fonctions biologiques de l’utérus. La muqueuse est composée de deux couches ; l’une cellulaire extérieure appelée épithélium, et l’autre interne formant le tissu conjonctif.

Dans la grande majorité des cas, les cancers du col de l’utérus ont l’épithélium pour origine. Dans 85% des cas, c’est la partie externe du col qui est concernée, et on parle de carcinomes épidermoïdes. Dans 15% des cas, c’est la partie interne qui est concernée, et on parle d’adénocarcinomes.

Le HPV est un virus sexuellement transmissible que l’on retrouve dans 99% des cas de cancer du col. C’est une forme d’infection fréquente, puisque 20 à 50% de femmes de 20 ans y ont été exposées.

Comment se fait son diagnostic ?

Tout comme pour le cancer du sein, vous devez inciter votre partenaire à réaliser des tests de dépistage régulier, dans la mesure où le cancer du col de l’utérus peut se développer sans exprimer de réels signes cliniques.

De même, lorsque votre partenaire remarque des saignements hors des périodes normales de règles, alors il y a de quoi consulter un médecin.

Le dépistage du cancer du col de l’utérus se fait par frottis du col. Cet examen connu sous le nom de frottis cervico-utérin est indolore et rapide, et peut se réaliser aussi bien par un gynécologue que par le médecin traitant. L’objectif de ce test est en fait de prélever certaines cellules afin de les analyser, pour rechercher la présence ou non de cellules cancéreuses ou anormales.

Pour réaliser le frottis, votre partenaire doit se rendre chez le médecin en dehors de la période des menstrues. D’autres examens feront suite au frottis, s’il s’avère positif.

Outre l’examen classique chez un gynéco, le spécialiste peut décider de faire un prélèvement de tissus par biopsie ou par conisation à votre partenaire, afin de réaliser une analyse anatomopathologique.

De même, des scanners, une échographie ou une IRM peuvent être envisagés selon le cas, afin de déterminer le stade de développement du cancer. Ainsi, le traitement adapté pourra être choisi en fonction du stade identifié.

On distingue en règle générale 4 stades de développement du cancer du col de l’utérus :

  • Au stade 1, la tumeur cancéreuse est localisée au niveau du col ;
  • Au stade 2, la tumeur se développe dans les zones telles que le vagin et les tissus enveloppant l’utérus ;
  • Au stade 3, les 2/3 du vagin sont affectés, tout comme le tissu péri-utérin ;
  • Au stade 4 (terminal), le cancer se propage dans les organes comme la vessie ; le rectum, etc.

Quels sont les facteurs de risque du cancer du col de l’utérus ?

Le HPV

Il faut dire que la majorité des femmes atteintes du cancer du col de l’utérus ont été exposées au HPV. Ce virus fait en effet partie des causes fréquentes de ce cancer. Cependant, il faut dire qu’une infection au HPV ne veut pas forcément dire que votre compagne est atteinte d’un cancer du col.

Seuls certains types de HPV (type 16 et type 18 notamment), intervenant dans le cadre d’une infection chronique, peuvent à très long terme provoquer des changements anormaux au niveau des cellules au point de déclencher le cancer et le faire évoluer. L’objectif de cet article n’est donc pas de vous alarmer, mais bien d’éveiller votre conscience sur l’existence de ce risque chez votre partenaire.

L’activité sexuelle

Plus une femme est sexuellement active, plus est-elle exposée au cancer du col de l’utérus. L’activité sexuelle ne se limite pas uniquement à l’acte sexuel en lui-même, mais intègre en outre n’importe quel contact cutané génital, ainsi que les rapports sexuels oraux. C’est dire que toutes les femmes sexuellement actives sont de potentielles victimes de ce cancer, compte tenu de leur exposition au HPV. De fait, les femmes qui n’ont jamais été sexuellement actives sont très peu enclines au cancer du col.

Par ailleurs, une femme devenue sexuellement active à un jeune âge augmente ses chances d’être atteinte d’un cancer du col de l’utérus. La science associe cette hausse du risque dans ce cas précis aux changements qui surviennent dans le col pendant la puberté et rendent cette zone de l’organisme féminin plus exposée aux lésions.

Le multi partenariat chez la femme est également un facteur de risque. De même, lorsqu’en tant qu’homme, vous avez de nombreuses autres femmes comme partenaires sexuelles, ou si ces dernières sont atteintes du cancer du col, vous augmentez les chances de votre femme d’en être également atteinte.

Le tabagisme

Le tabagisme est un facteur de risque du cancer du col de l’utérus. Il favorise en effet la non-disparition par elle-même d’une infection au HPV. Une infection au HPV qui ne disparaît pas peut provoquer la formation d’une lésion malpighienne intra épithéliale (SIL) du col.

Il s’agit d’un état précancéreux du col de l’utérus, donc on peut quasiment le voir comme un signe précurseur du cancer du col. Pour cela, vous devez veiller à ce que votre partenaire soit moins encline au tabagisme, surtout lorsqu’elle est enceinte.

Les accouchements multiples

La multiparité est un facteur de risque, notamment chez les femmes ayant une infection au HPV. Le thème de parité est employé en médecine pour désigner le nombre de fois qu’une femme a donné vie à un enfant. La multiparité est alors le fait pour une femme d’accoucher plusieurs fois.

En établissant un lien entre cette multiparité et le risque du cancer du col de l’utérus chez une femme infectée au HPV, on se rend compte que plus cette femme a connu d’accouchement, plus ce risque augmente. A noter que le risque n’est pas lié à un nombre spécifique d’accouchements.

La réelle raison pour laquelle les accouchements font augmenter le risque de cancer du col de l’utérus n’est pas encore clairement identifiée. Cependant, les hypothèses en ce sens laissent croire à une éventuelle implication des changements hormonaux qui se produisent au cours de la grossesse.

Le traumatisme subi par le col au cours de l’accouchement peut aussi être une raison. Selon certaines recherches, si votre femme a subi des césariennes, le risque qu’elle puisse avoir un cancer du col est moindre.

L’infection au VIH

Dans son mode opératoire, le Virus de l’Immunodéficience Humaine affaiblit le système immunitaire. Or l’affaiblissement du système immunitaire augmente le risque que surviennent d’autres types d’infections, au nombre desquelles les infections au HPV. Mieux, les chances de voir disparaître le virus HPV dans un système immunitaire déjà défaillant et affaibli sont minces.

Dans ces conditions, le VIH augmente le risque que des changements précancéreux au niveau des cellules du col évoluent rapidement, pour devenir un cancer du col de l’utérus au sens propre du terme.

Vu ainsi, cela voudra dire que si votre conjointe est contrôlée positive au VIH, il y a fort à parier qu’elle puisse souffrir d’un cancer du col de l’utérus. De plus, chez les femmes séropositives au VIH, les cellules précancéreuses ont tendance à se développer plus rapidement, que chez une femme déclarée séronégative au VIH.

Lorsque votre femme est atteinte du VIH, vous devez donc prendre les dispositions idoines, afin de voir avec un spécialiste la possibilité de limiter la prolifération des cellules précancéreuses.

Les antécédents d’infections sexuellement transmissibles (IST)

La chlamydia trachomatis est une bactérie transmissible par contact sexuel et qui peut infecter l’ensemble des fibres qui se font suite au niveau de l’appareil génital de votre femme. Si votre femme est porteuse du virus HPV et de la chlamydia trachomatis, il est fort probable qu’elle puisse contracter un cancer du col.

Selon les scientifiques, la chlamydia est à la base d’une inflammation prolongée qui rend plus difficile la capacité du corps féminin à se débarrasser de l’infection au HPV, qui plus est lorsque les infections à la chlamydia se font suite régulièrement.

Outre ces facteurs de risque, on compte également l’infection au virus de l’herpès simplex de type 2, encore connu sous le nom d’herpès-virus humain 2, ou HHV-2. Chez la femme infectée par le HPV, l’infection au virus HHV-2 augmente davantage la probabilité qu’elle soit atteinte d’un cancer du col de l’utérus.

Les contraceptifs oraux

Les contraceptifs oraux ne sont rien d’autre que la pilule, que certaines femmes prennent pour limiter les risques de grossesse non-désirée. Lorsque votre femme consomme régulièrement des pilules, ceci sur le long terme, une éventuelle infection au HPV peut facilement évoluer et devenir un cancer du col.

Une femme sous pilule pendant près de 5 ans par exemple a de fortes chances d’être atteinte d’un cancer du col. Le risque diminue lorsqu’elle cesse de prendre des contraceptifs sur une longue durée (10 ans par exemple).

La prise d’immunosuppresseurs est par ailleurs un autre facteur de risque de cancer du col de l’utérus.

Quelles sont les mesures de prévention possibles ?

Il existe des mesures de préventions du cancer du col de l’utérus. Elles sont liées à sa nature infectieuse, mais aussi à la présence de lésions précancéreuses, lesquelles sont faciles à dépister.

Au nombre des moyens de prévention de ce type de cancer, on compte la protection contre les IST, notamment à travers l’utilisation du préservatif. Il réduit en effet le risque d’une infection au papillomavirus, et à toute autre forme d’IST qui optimiserait la probabilité que survienne un cancer du col de l’utérus.

Les verrues génitales sont des signes visibles d’une infection au HPV. Vous devez donc amener votre partenaire voir un spécialiste, afin de les traiter pour éliminer le HPV. Il faut toutefois préciser que les chances d’une élimination totale ne sont pas grandes. Cette approche permet quand même de réduire le risque que se développe le cancer du col de l’utérus.

Le dépistage fréquent des lésions précancéreuses est aussi un moyen de prévenir cette maladie. En la matière, le frottis cervico-utérin reste le moyen le plus efficace et fiable pour déceler les cellules anormales du col et procéder à leur dépistage. Il s’agit d’un examen que votre femme doit réaliser tous les 3 ans, même si elle avait déjà été vaccinée contre le virus HPV.

La vaccination contre les infections à papillomavirus est la dernière méthode de prévention qui sera abordée ici. Elle vient compléter le dépistage au frottis cervico-utérin, et est recommandée pour toutes les jeunes filles de la tranche de 11 à 14 ans. L’efficacité de la vaccination dans cette tranche d’âge est effective, étant donné qu’à cet âge, les jeunes filles n’ont pas encore toutes eu de rapports sexuels au point d’être exposées au papillomavirus. Au-delà de cette tranche, il est tout de même possible de faire un rattrapage de vaccin pour les jeunes filles ayant jusqu’à 19 ans révolus.

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En France, trois vaccins existent dans le cadre de la prévention contre le cancer du col de l’utérus. Il s’agit de CERVARIX, GARDASIL et de GARDASIL 9. Lorsque votre partenaire commence la prévention avec l’un de ces vaccins, elle doit le poursuivre et le terminer avec le même vaccin. Ils sont administrés en deux injections pour les filles de 11 à 14 ans, et en trois injections pour les adolescentes de 15 à 19 ans qui, dans cette fourche d’âge, ont déjà une vie sexuelle active pour certaines d’entre elles. Quoi qu’il en soit, pensez à conduire votre femme chez un gynécologue pour un dépistage, puis un traitement préventif ou curatif selon les résultats obtenus.