Les marques horlogères puisent régulièrement leur inspiration dans leurs archives pour réinterpréter des montres iconiques. On voit ainsi régulièrement réapparaître des modèles nés dans les années 1970, 1950… ou même avant ! Mais si l’on poursuit ce voyage dans le passé, on pourrait imaginer un retour en grâce de la montre de poche ou montre gousset. Après tout, pourquoi ne pourrait-elle pas connaître à son tour une nouvelle jeunesse ?
L’histoire de la montre gousset
Jusqu’à la fin du 19e siècle, la montre gousset était l’unique garde-temps disponible pour le public. La seule façon d’emporter l’heure partout avec soi. La montre bracelet, elle, n’est devenue populaire qu’au début du 20e siècle. La toute première aurait été inventée en 1810 par Abraham Louis Bréguet pour la reine de Naples, Caroline Murat. Et jusque dans les années 1910, ce sont majoritairement les femmes l’utilisaient.
L’histoire des montres de poche, quant à elle, remonterait au 16e siècle, avec l’invention de la montre elle-même. Ces premiers garde-temps sont essentiellement des horloges miniaturisées, portées autour du cou ou attachées à un vêtement. Ces montres, souvent luxueuses et ornées, sont plus des symboles de statut que des outils précis pour mesurer le temps. Leur précision est limitée, avec des écarts pouvant aller jusqu’à plusieurs heures par jour.
Au 17e siècle, l’introduction du spiral et de l’échappement à ancre marque un tournant dans la précision des montres de poche. De simple accessoire statutaire, la montre devient un outil fiable pour les navigateurs, les scientifiques et les hommes d’affaires. Les horlogers de renom comme Jean-Marc Vacheron et la famille Breguet permettent de perfectionner et de démocratiser ces objets.
Peu à peu, les montres de poche ne sont plus l’apanage des élites mais deviennent un objet (presque) courant chez les hommes de toutes les classes sociales. Mais au 20e siècle, après la mise au point de la première montre bracelet par Cartier, la montre de poche perd de son attrait.
💡 Montre gousset, montre à gousset ou montre de poche ?
Les termes « montre gousset », « montre à gousset » et « montre de poche » sont souvent utilisés de manière interchangeable. Il existe pourtant quelques nuances pour désigner ce type d’objet. On parle ici d’une montre conçue pour être portée dans le gousset, c’est-à-dire la petite poche de la veste ou du gilet spécialement conçue à cet effet. Le terme « montre à gousset » est donc un abus de langage et il serait plus juste de parler de « montre gousset » ou de « montre de poche ».
Comment est perçue la montre de poche aujourd’hui ?
Si elle est tombée en désuétude, la montre de poche a encore quelques fervents admirateurs. Nostalgiques, dandys, collectionneurs… Régulièrement, des marques tentent de la remettre en avant, avec plus ou moins de succès.
Aujourd’hui, il semblerait que la montre gousset soit appréciée par les amateurs d’horlogerie pour sa beauté, son histoire, et son artisanat. Les fabricants n’hésitent plus à créer des modèles alliant une esthétique traditionnelle à des mécanismes modernes. A partir des années 2000, des maisons de haute horlogerie comme Richard Mille, Cartier, Roger Dubuis ou, de manière plus abordable, Longines ont ainsi réinterprété la montre gousset. Même Tom Ford a proposé sa version gousset de l’Apple Watch.
Quant à Vacheron Constantin, sa Référence 57260 connue comme étant la montre la plus compliquée du monde (avec pas moins de 57 complications horlogères) est bel et bien une montre de poche en or blanc !
Mais parmi toutes les marques de montres pour homme, c’est bien Tissot qui préserve le mieux cette tradition, à travers sa collection T-Pocket : Savonnette, Stand Alone, à quartz ou remontage manuel, la montre de poche se décline à l’envi, avec des prix globalement compris entre 300 et 1500 euros.
Festina, Mondaine et Bayard font aussi partie des noms à retenir pour dénicher une jolie montre gousset que l’on peut porter aussi bien dans la poche d’un gilet, sous un costume trois pièces, que dans la poche d’un jean. Et pour un style aux petits oignons, on n’oublie pas l’inévitable chaînette, assortie à la montre et attachée à une boutonnière ou au passant de la ceinture.