Derrière chaque vêtement, un ou plusieurs employés de l’industrie du textile et de la mode. Des personnes aux métiers indispensables, dont les salaires ne permettent pourtant pas de subvenir à leurs besoins et ceux de leur famille. Des paies de misère qu’une initiative citoyenne, lancée ce 19 juillet 2022, souhaite voir augmenter pour permettre enfin à ces travailleurs de vivre décemment. Une initiative soutenue par des ONG, experts économiques et décideurs politiques, à laquelle vous pouvez prendre part en tant que citoyen de l’Union européenne.
Droit humain reconnu par les Nations unies, le salaire vital doit permettre à chaque travailleur de subvenir à ses besoins fondamentaux, à savoir se nourrir, se loger, avoir accès aux soins et à l’éducation, mais aussi réaliser des économies pour faire face aux imprévus. Un salaire somme toute décent, qui n’est pourtant pas celui perçu majoritairement par les employés de l’industrie du textile et de la mode.
Un salaire de misère pour celles et ceux qui fabriquent nos vêtements
Comme le rapportent les chiffres de Clean Clothes Campaign, les personnes qui fabriquent nos vêtements perçoivent en moyenne deux fois moins que le nécessaire pour subvenir à leurs besoins et ceux de leur famille. Ces employés de l’industrie du textile et de la mode, qui sont à 80 % des femmes, touchent le salaire minimum légal en vigueur dans leur pays, mais celui-ci ne peut être considéré comme vital au sens où l’entendent les Nations unies.
Pourtant, les employés de cette industrie ne ménagent pas leur peine, avec des journées de travail particulièrement longues, rappellent les ONG Max Havelaar France et Fashion Revolution France. Ces travailleurs « ont du mal à se nourrir, à vivre dans un logement adéquat, à accéder aux soins de santé ou même à envoyer leurs enfants à l’école », soulignent les deux organisations. Les marques ont pendant trop longtemps promis de remédier à ces conditions de travail, mais « aujourd’hui encore, le salaire moyen des personnes travaillant dans le secteur du textile et de la mode ne représente que 0,6% du coût d’un t-shirt de fast-fashion », déplore Catherine Dauriac, présidente de Fashion Revolution France.
Une situation devenue d’autant plus dramatique avec la pandémie de Covid-19, entraînant de multiples fermetures de magasins et donc l’annulation de commandes, avec pour conséquence finale le licenciement de centaines de milliers de personnes, sans assurance chômage. Un modèle d’exploitation injuste auquel doit s’attaquer l’Union européenne, estime une initiative citoyenne européenne lancée ce mardi 19 juillet 2022.
Permettre aux travailleurs de l’industrie du textile d’accéder à une juste rémunération
Baptisée « Good Clothes, Fair Pay », cette initiative citoyenne européenne (ICE) réclame une législation obligeant toutes les entreprises vendant dans l’Union européenne des vêtements, autres textiles et chaussures, à s’engager concrètement en faveur d’un salaire vital. Une paie décente pour tous les travailleurs de cette industrie, quel que soit le lieu de fabrication des produits et tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Chaque marque, mais aussi détaillant, serait ainsi tenue d’évaluer les rémunérations octroyées à l’ensemble des travailleurs tout au long de la chaîne de production, afin d’ajuster à la hausse les salaires minimaux pour qu’ils deviennent vitaux. Des progrès qu’elles devraient porter à la connaissance du public. Le souhait de cette initiative citoyenne : «redonner du pouvoir aux travailleurs du textile et améliorer leurs conditions de travail. »
Pour soutenir cette initiative citoyenne européenne (ICE), rendez-vous sur le site de « Good Clothes, Fair Pay » et parlez-en autour de vous, sur les réseaux sociaux. L’objectif : atteindre 1 million de signatures, afin de soumettre à la Commission européenne cette ICE dans le but d’en débattre au Parlement européen, comme le prévoit cet instrument de démocratie participative.