Blackstar : David Bowie surprend toujours

Premier événement de l'année musicale 2016, Blackstar, le nouvel album de David Bowie est déjà dans les bacs. Alors, que vaut ce 25ème opus de mister Bowie ?

Un nouvel album au bon goût de jazz

David Bowie montre qu'il est un rockeur toujours décidé à surprendre en se laissant aller à de séduisantes expérimentations jazz dans le 25e album de sa riche carrière, Blackstar, qui sort ce 8 janvier 2016, le jour même de son 69e anniversaire.

Trois ans après The Next Day

Le printemps est enfin arrivé et avec lui, une nouvelle sélection de séries télévisées incontournables vous attend ! Pour ceux qui cherchent à agrémenter leurs soirées ou week-ends, voici une liste d...Lire la suite

Il y a trois ans, c'est déjà le jour de son anniversaire que le "Thin Duke" avait choisi pour sortir de longues années de silence, avec la chanson Where are we now?. Ce titre évoquant ses années "berlinoises" avait ranimé une flamme que certains jugeaient vacillante.

Deux mois plus tard, un album aux accents rock et aux mélodies accessibles, The Next Day, avait confirmé le retour en grande forme de l'artiste aux mille vies, silencieux depuis des années mais célébré par une grande exposition itinérante qui a passé en 2015 le cap du millionième visiteur à l'occasion de son étape parisienne.

Le Londonien multiplie depuis les projets : générique de série, comédie musicale, quelques apparitions comme sur le dernier album de The Arcade Fire. Bowie semble être redevenu cette tête chercheuse. Celle qu'il était au cours de ses fastes années 1970 quand, multipliant les costumes et les personnages, il semblait dicter la mode et jamais ne la subir.

Blackstar, le nouvel album de David Bowie

Une étoile noire teintée de jazz

Ce goût de la recherche et du contre-pied l'emmène cette fois du côté du jazz : son 25e album, placé sous le signe d'une mystérieuse étoile noire ("Blackstar"), est traversé de batteries épileptiques, de coulées et d'explosions de saxophones (le premier instrument de Bowie) et d'une voix de velours diffusant tantôt la douceur tantôt une sourde inquiétude.

Bowie prend plaisir à étirer et déstructurer ses morceaux, sans souci de s'en tenir aux trois ou quatre minutes du format pop-rock réglementaire. On y retrouve parfois certaines résonances avec des albums anciens, comme le singulier Low (1977) ou le cuivré Black Tie White Noise (1993) qui avait relancé l'artiste après des années 1980 difficiles pour lui.

Faire du jazz sans faire de jazz

Avec Blackstar, l'idée n'était pas tant de faire un disque de jazz, mais "d'enregistrer un album de David Bowie avec des musiciens de jazz qui ne joueraient pas nécessairement du jazz", a récemment expliqué sur la radio américaine NPR Tony Visconti, producteur "historique" de la star.

"Il a eu dans son groupe un jazzman important pendant une ou deux décennies, Mike Garson, un pianiste de jazz très talentueux. Ainsi, il y a toujours eu une pointe de jazz dans certaines de ses productions antérieures. Et David connaît très bien les accords jazz", avait souligné son producteur.

"C'est parti d'une chanson ou deux, pour arriver à plusieurs titres puis un projet d'album complet", a pour sa part confié, sur NPR, le saxophoniste américain Donny McCaslin, dont le "sax" est omniprésent sur ce disque où apparaissent aussi le batteur de jazz Mark Guiliana ou le musicien et producteur James Murphy (ex-LCD Soundsystem).

Blackstar, morceau de bravoure de 10 minutes

Fin 2014, deux premiers titres, Sue (Or In A Season Of Crime) et Tis A Pity She Was A Whore, avaient annoncé ce tournant jazz. On les retrouve, en versions rock-jazz, parmi les sept titres de ce nouvel album.
Les fans ont aussi eu pu découvrir il y a quelques semaines le titre Blackstar, morceau de bravoure de dix minutes tiré du générique écrit par la star pour la série policière franco-britannique Panthers.

Cette chanson introductive donne le ton de l'ensemble du disque avec ses paroles sombres ("Au jour de l'exécution/Seules les femmes s'agenouillent et sourient") et ses différentes ambiances, allant du free-jazz aux sonorités "orientalisantes" en passant par des allures de "messe noire".

Rock cold wave, hip-hop et guitare mélodique

Bowie ne vise clairement pas le tube mais évite de se perdre dans un album trop expérimental ou trop pointu, en se laissant aller à l'occasion à ses penchants rock et pop.

Abonnez vous à notre Newsletter gratuite

Abonnez vous à notre newsletter pour recevoir 2 fois par semaine les nouveaux articles de Masculin.com. Vos données ne sont ni vendues, ni partagées avec des tiers.

Il flotte ainsi dans l'intro de Lazarus un parfum de rock "cold wave" des années 80, quelques résonances hip-hop dans Girl Loves Me et une belle guitare mélodique dans le titre final, I Can't Give You Everything ("Je ne peux pas tout donner").