[ESSAI AUTO] Ford Explorer PHEV : la carte verte américaine

L’arrivée du Ford Explorer PHEV en France marque une étape supplémentaire dans la volonté du constructeur d’électrifier l’ensemble de sa gamme. Mais que penser de ce gros SUV hybride chez nous ? Quelle place sur le marché pour cet Explorer ?

Nous sommes partis l’essayer sur les routes de la baie de Somme pour voir comment se comportait la bête. Des embouteillages parisiens aux pistes du Marquenterre, le Ford Explorer pourrait en surprendre plus d’un…

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Essai du Ford Explorer PHEV

Le Ford Explorer, un « vieux » SUV du nouveau monde

Sur le Vieux Continent, le Ford Explorer que nous propose d’essayer le constructeur américain est un novice. Mais aux Etats-Unis, ce modèle jouit d’une histoire déjà riche. Celle d’un bon gros 4×4, une voiture taillée pour les routes américaines.

Il faut remonter au tout début des années 1990 pour voir l’Explorer faire ses premiers pas outre-Atlantique. Remplaçant du Bronco (qui fait lui aussi son retour en 2021) et petit frère du Ranger, l’Explorer était alors proposé en 3 et 5 portes, avec 2 ou 4 roues motrices.

Les premières images que les Français auront de ce modèle viendront alors du cinéma : le Ford Explorer est en effet le véhicule utilisé dans le film Jurassic Park pour permettre aux visiteurs d’admirer les dinosaures. Un détail amusant : le 4×4 du film était électrique… comme une prémonition de la version PHEV qui nous arrive 30 ans plus tard !

(c) Moviecarscentral.com
Ford Explorer Jurassic Park

Pour l’Europe, l’Explorer passe à l’hybride

Depuis 1990, cinq générations se sont succédé, le Ford Explorer VI ayant été dévoilé au Salon de Detroit 2019. Propulsé par un V6 biturbo de 400 chevaux dans sa version ST vendue aux Etats-Unis, il nous arrive en Europe dans une toute nouvelle déclinaison hybride rechargeable… mais sans renier ses origines !

Sous son capot, on trouve donc un bloc essence « classique » 3.0 V6 turbo de 357 chevaux et 563 Nm de couple. Mais pour jouer la « carte verte », le constructeur américain lui associe un moteur électrique de 100 chevaux et 277 Nm. Le Ford Explorer PHEV peut ainsi revendiquer une puissance totale de 457 chevaux !

Une belle bête

A côté de tous ces équidés, c’est surtout au bison américain que nous fait penser l’Explorer. Et pour cause, le SUV affiche un gabarit imposant : 5,06 mètres de long, 2 mètres de large (et même 2,29 m avec ses rétroviseurs), 1,78 mètre de haut et près de 2,5 tonnes sur la balance ! Un sacré bestiau qui dégage une réelle puissance visuelle.

Ses courbes (ou plutôt ses angles) lui confèrent un look typiquement américain : un long capot, une calandre massive, un profil bien campé sur ses roues de 20 pouces et une forme carrée jusqu’à l’arrière du véhicule, où un becquet et une double sortie d’échappement ajoutent une touche de sportivité. Jusque-là, difficile de déceler la fibre écologique de l’Explorer !

La trappe située à l’avant gauche nous rappelle que nous sommes bien en présence d’un modèle hybride rechargeable, un SUV (aussi) doté d’une batterie 13,6 kWh qui se recharge en 4h20 sur une Wall-Box Ford ou environ 6 heures sur une prise traditionnelle.

Saloon ambulant

A l’intérieur encore, et sans être réducteur, le Ford Explorer ne peut cacher ses racines américaines. Au volant, on se sent presque à bord d’un pick-up, haut perché, avec un capot pro-éminent et un grand volume dans l’habitacle.

Dans un autre style, l’écran de 10,1 pouces en position verticale nous renvoie chez Tesla, la fluidité de la navigation en moins… La qualité des assemblages laisse parfois à désirer (si l’on compare à d’autres modèles premium) mais l’ensemble reste agréable à vivre, d’autant que les sièges (massants, chauffants et ventilés) sont très confortables.

Conçu pour 7 personnes, le Ford Explorer offre un bel espace, même dans sa troisième rangée. Sur ce point, il n’a pas à rougir face à un modèle comme le Peugeot 5008 (mais les deux ne boxent pas dans la même catégorie de prix, on y reviendra…). Dans cette dernière configuration, le volume de coffre atteint 240 litres (un peu moins que le Skoda Kodiaq), mais grimpe à 635 litres en mode 5 places et jusqu’à 2274 litres quand les 5 sièges arrière sont rabattus.

Quelles performances sur la route ?

Visuellement, le Ford Explorer ne fait pas dans la subtilité, mais qu’en est-il une fois que l’on arpente le bitume… ou des terrains plus glissants ? Pour s’en faire une idée plus précise, rendez-vous est pris à l’ouest de Paris, aux portes du bois de Boulogne, avant de prendre la direction du nord de la France, et plus précisément de la baie de Somme.

Une autonomie « surprenante » en tout électrique

Forcément, ce n’est pas pendant les premiers kilomètres que notre mastodonte se montre le plus à l’aise : les abords de Roland Garros et la circulation dense jusqu’à l’A16 permettent surtout de se rendre compte (une fois de plus !) que l’Explorer est un beau bébé. Mais un bébé qui ne pollue pas : en ville, le mode zéro émission est de rigueur. Et finalement, ce sont pas moins de 45 kilomètres que nous parviendrons à accomplir en mode tout électrique. Un de plus que les données constructeur en cycle WLTP !

Une fois la batterie déchargée, c’est logiquement le V6 qui prend le relais, sans à-coup. Dès lors, les 357 chevaux peuvent s’en donner à coeur joie, le 0-100km/h étant abattu en 6 secondes pour une vitesse de pointe de 230 km/h. Les 2500 kilos de la bestiole se laissent vite oublier… jusqu’au freinage ! Si le système permet de récupérer l’énergie cinétique pour la batterie, les sensations sont moins agréables pour les passages, d’autant que les suspensions sont un peu… américaines !

Pour le reste, l’insonorisation est honnête et la palette d’aides à la conduite est aussi complète que fonctionnelle : limiteur de vitesse intelligent, régulateur de vitesse adaptatif, aide au maintien dans la voie… la totale pour revendiquer une conduite autonome de niveau 2.

Un vrai 4×4 ?

Mais après les grandes autoroutes et routes nationales, c’est un parcours plus sinueux qui nous attend, d’abord dans la campagne picarde, puis dans le parc du Marquenterre, sur des pistes dignes du Dakar !

A ce petit jeu, le Ford Explorer s’en sort plus qu’honorablement. Même si sa garde au sol est relativement limitée (pas plus de 20 cm), il parvient à franchir les petits obstacles qui se dressent devant lui. Ses différents modes de conduite lui permettent d’être à l’aise sur différents types de terrains (rocaille, sable et boue, neige…) et sa motricité l’aide là encore à faire oublier son poids.

Bien sûr, dans ce cas de figure, n’attendez pas grand-chose de la batterie électrique, c’est bien le moteur thermique qui se charge de tout (ou presque) !

En résumé, notre avis sur le Ford Explorer PHEV

Après deux jours passés à son bord sur des terrains de jeux variés, le Ford Explorer PHEV nous aura donc surpris. Si l’on s’en tient à son look américain, on a l’impression d’être face à un bon gros 4×4 « à l’ancienne ».

Mais, à défaut de subtilité, son moteur électrique fait preuve d’une réelle efficacité. En termes de consommation, cela se ressent en ville, où l’on peut donc aisément parcourir 40 kilomètres en mode « zéro émission ». Sur autoroute, on frôle le seuil des 10l/100km en conduisant sagement et cela peut grimper si vous voulez profiter de la pleine puissance du moteur V6.

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Cette hybridation (et les 71g/km de CO2 retenus pour l’homologation) permettent à l’Explorer d’arriver en France sans malus écologique. Un moindre mal pour un véhicule proposé entre 77 000 et 79 000 euros selon la version choisie (ST Line ou Platinum, les différences étant uniquement d’ordre esthétique). Oui, Ford vise clairement le haut de gamme avec son Explorer « born in the USA ». Mais cela sera-t-il suffisant face à des concurrents comme le Volvo XC90 ou BMW X5 xDrive 45e ?