Essai Toyota Yaris GR FOUR : baroud d’honneur

A l’heure où l’automobile devient persona non grata, et pas seulement en centre-ville, l’annonce par Toyota – pourtant ferveur acteur de l’hybridation depuis près d’une décennie – de la Yaris GR début 2020 ne passa pas inaperçue. Et pour cause, une petite bombinette de 268 ch sans le moindre appendice électrique, même dans leurs rêves les plus fous, la plupart des nostalgiques des Golf GTI et autres Peugeot 205 GTI n’osaient en rêver. Nous non plus. Dans ces conditions, comment ne pas succomber à la tentation de l’essayer ? Installez-vous, c’est parti !

Essai Toyota Yaris GR FOUR

Quoi ma gueule

Ailes élargies, bouclier avant ajouré avec ses entrées d’air béantes et son radiateur apparent, la Yaris annonce d’emblée la couleur et ne cache pas ses intentions. Ces appendices lui confèrent un look atypique, sorte de fusion improbable entre un « crapaud bodybuildé et un bouledogue enragé » près à en découdre avec le premier rival croisé.

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Essai Toyota Yaris GR FOUR

Difficile d’y reconnaître la petite citadine de Toyota. Exit la carrosserie 5 portes, place à une 3 portes pourtant presque 6 cm plus longue et large mais 5 cm moins haute (et -10 cm au niveau de la chute du pavillon). En réalité les seuls éléments communs sont les phares, les rétroviseurs et l’antenne. Le reste est un savant mélange d’organes piochés sur la Corolla et le C-HR.

A l’intérieur, les similitudes sont plus nombreuses même si plusieurs éléments, à commencer par les sièges, le levier de vitesse ou encore le volant sont passés entre les mains des ingénieurs de Gazoo Racing.

Toit en polymère renforcé en fibre de carbone, panneaux en aluminium (capot, portes, hayon) pour gagner du poids, finition alcantara, la Yaris GR cultive sa singularité

La Yaris GR apparaît ainsi comme un melting-pot mais l’essentiel est ailleurs. 268 ch pour un poids de 1280 Kg. Peu de modèles peuvent aujourd’hui se targuer d’un tel rapport poids / puissance, encore moins avec un tarif clé en main inférieur à 50000€ (malus de 10000€ inclus !). Avec en prime, une consommation raisonnable (12l/100 en ayant le pied lourd).

3.2.1…

Mais trêve de palabres, il est temps de passer aux choses sérieuses. S’installer à bord de la Yaris GR ne pose guère de difficultés. L’ouverture keyless est un plus appréciable mais c’est surtout la position haute des baquets qu’il faut souligner.

Trop haute ? Peut-être, le premier réflexe étant de chercher le réglage de hauteur avant de s’apercevoir que ce dernier est déjà au minium. Dommage. D’aucuns argueront que c’est là un atout pour une bonne visibilité mais c’est sans compter les montants latéraux et le rétroviseur intérieur qui viennent réduire à néant cet argument dès que le rythme s’accélère sur route sinueuse. Saluons néanmoins le confort et le maintien des baquets de la Yaris GR. Du moins à condition de ne pas avoir une carrure trop imposante sous peine de vite se sentir à l’étroit.

Essai Toyota Yaris GR FOUR

Un bref appui sur le bouton Start afin de réveiller le petit 3 cylindres de 1600 cm3. Les doubles sorties d’échappement auraient pu présager un doux ronronnement. Il n’en est rien même lors d’un « cold start ». Dommage sauf peut-être pour le voisinage. Les premières accélérations laisseront un temps planer le doute avec un bruit davantage en adéquation avec le ramage de cette Yaris GR.

Essai Toyota Yaris GR FOUR

Malheureusement, il s’agit d’un active sound – certes bien réalisé. Pour l’ambiance, il faudra donc se contenter du « pschitt » de la soupape de décharge du Turbo (monté sur roulement à billes). Ce dernier a d’ailleurs un petit côté old school, timoré en dessous de 3000 tr/min pour ensuite charger crescendo jusqu’à 7000 tr/min. De quoi vous propulser à des vitesses inavouables à la moindre sollicitation un peu trop prolongée de la pédale de droite.

Essai Toyota Yaris GR FOUR

R.E.D.O.U.T.A.B.L.E

Dans l’absolu, l’exercice du 0 à 100 n’est pas le plus spectaculaire qui soit (5,5s). Mais sa taille de guêpe associée à la transmission intégrale avec ses deux différentiels Torsen à glissement limité de cette finition Track font merveille. Les Michelin Pilot Sport 4S montés sur ces jolies jantes BBS n’y sont sans doute pas étrangers non plus. Un petit talon-pointe, ou à défaut enclencher le bouton i-Mt qui le fera automatiquement à chaque rétrogradage, et nous voilà plongés dans la peau d’un pilote de rallye le temps d’un instant.

Sur le sec, la motricité est tout simplement exceptionnelle. Chaque centimètre carré d’adhérence est mis à profit pour passer la puissance au sol et assurer des relances capables de faire rougir bon nombre de sportives qui ne peuvent se prévaloir d’une telle agilité.

Trois réglages de répartition du couple sont proposés. Par défaut 60/40 en mode Normal, il passe en 30/70 en Sport ou 50/50 en Track. Difficile pour ne pas dire impossible cependant de percevoir de réelle différence tant la Yaris GR est redoutable sur sol sec. Reste à savoir si le constat est plus marqué sur le mouillé. Un prétexte tout trouvé pour planifier un second essai à l’automne sur routes grasses…

Essai Toyota Yaris GR FOUR

Notre avis sur la Toyota Yaris GR Four

Alors parfaite cette GTI made in Toyota que personne n’attendait ? Sans doute. Son look n’a certes pas le sex-appeal d’une Alpine A110 ou d’une Mazda MX-5. Mais plus abordable que la première, elle offre des performances sans comparaison avec la seconde pour le même tarif. Plus polyvalente aussi, avec ses quatre vraies places (bon, mieux vaut les réserver à votre jeune progéniture pour des raisons évidentes d’espace) et son coffre plus fonctionnel (170l). De là à l’imaginer en « daily », il n’y a qu’un pas facile à franchir pour qui lui pardonnera un embrayage au point de patinage un peu trop haut, pas des plus pratiques dans la circulation urbaine. D’autres petits bémols pourraient venir jouer les trouble-fête, mais aucun n’est assez important pour ne pas être oublié dès la pédale de droite enfoncée avec ses envolées au-delà de 7000 tr/min !

Toyota Yaris GR FOUR

Objet de plaisir en voie d’extinction, facile à cerner et à exploiter en prime, la Yaris GR Four est la digne descendante des mythiques Celica, reine des rallyes dans les années 1990. Le genre de voiture qui vous colle un sourire béat à la moindre accélération. C’est aussi une voiture où chaque prétexte est bon pour la sortir du garage ou faire un large détour du moment que ce dernier implique d’user ses gommes sur une route étroite ponctuée de virages.

Toyota Yaris GR FOUR

Les passionnés ne s’y sont pas trompés, la Yaris GR est ainsi victime de son succès avec une disponibilité de plus en plus rare. La faute aussi à une tendance à la spéculation, certains ayant flairé le bon filon d’un placement amené à prendre de la valeur dans les prochaines années. La passion de l’automobile est décidément compliquée à l’aune de cette seconde décennie du 21e siècle…

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