Les cris en pleine nuit, les réveils en sueur, le regard vide ou apeuré d’un enfant — ou d’un adulte — qui semble absent, et ce sentiment d’impuissance face à ce trouble méconnu : les terreurs nocturnes. Ces épisodes ne sont pas des cauchemars classiques. Ils frappent sans prévenir, laissent le cœur battant, et souvent, la mémoire vide de celui ou celle qui en a été victime.
Longtemps associées uniquement aux enfants, les terreurs nocturnes touchent aussi certains adultes. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, elles ne sont pas liées à des traumatismes précis, mais bien à des perturbations du sommeil. Bonne nouvelle : des gestes simples et des changements d’habitude permettent souvent d’en réduire la fréquence, voire de les faire disparaître.
C’est quoi, une terreur nocturne ?
À la différence du cauchemar, dont on se souvient souvent au réveil, la terreur nocturne survient généralement en début de nuit, pendant les phases de sommeil profond. Elle se manifeste par un réveil brutal, souvent accompagné de cris, de gestes brusques, voire d’une impression de panique totale.
La personne concernée peut sembler éveillée, les yeux ouverts, parfois en train de parler ou de s’agiter, mais elle n’a pas conscience de ce qui se passe. Il est même difficile d’établir un contact avec elle à ce moment-là. Au matin, elle n’en garde généralement aucun souvenir.
Enfants, adultes : qui est concerné ?
Les terreurs nocturnes touchent majoritairement les enfants entre 2 et 10 ans. Elles sont souvent transitoires et disparaissent d’elles-mêmes avec le temps. Mais chez certains adultes, elles persistent ou réapparaissent, parfois sous une forme plus violente.
Les déclencheurs sont multiples : stress, fatigue intense, manque de sommeil, fièvre, changements de rythme ou encore environnement de sommeil perturbé. Chez l’adulte, elles peuvent aussi s’aggraver en cas de consommation excessive d’alcool ou de certains médicaments.
Faut-il réveiller une personne en pleine terreur nocturne ?
Non. Même si la tentation est grande, il est déconseillé d’essayer de réveiller quelqu’un pendant une terreur nocturne. Cela peut même prolonger l’épisode ou provoquer plus de confusion. Le mieux est de rester calme, de sécuriser la personne (surtout les enfants : éviter qu’ils se blessent en tombant du lit par exemple), et d’attendre que la phase passe. En général, cela ne dure que quelques minutes.
Créer un environnement de sommeil rassurant
La qualité du sommeil joue un rôle central dans l’apparition des terreurs nocturnes. Plus le sommeil est profond et stable, moins il y a de risques de perturbation. Voici quelques ajustements simples pour favoriser un endormissement apaisé :
- Garder une chambre fraîche, calme et sombre
- Éviter les écrans au moins une heure avant le coucher
- Instaurer une routine rassurante, surtout chez les enfants : lecture, bain tiède, lumière tamisée
- Se coucher et se lever à horaires réguliers, même le week-end
- Limiter les bruits nocturnes (voisins, télévision, téléphone)
Un environnement stable favorise un sommeil plus continu, avec moins de micro-réveils qui peuvent favoriser les épisodes.
Identifier les sources de stress ou de fatigue
Le stress accumulé durant la journée ou une fatigue prolongée sont parmi les premiers déclencheurs des terreurs nocturnes. Apprendre à repérer ces tensions permet souvent de prévenir les crises.
Chez les enfants, une rentrée scolaire, un déménagement, une dispute ou un changement de rythme peuvent suffire à déséquilibrer leur sommeil. Chez l’adulte, les périodes de pression professionnelle, les horaires irréguliers ou le manque de repos profond favorisent aussi l’apparition de ces troubles.
Mettre en place des temps de pause, des respirations profondes en fin de journée, ou même pratiquer la cohérence cardiaque ou des étirements doux avant le coucher peut faire une réelle différence.
L’importance d’un sommeil réparateur
Il est fréquent de voir apparaître des terreurs nocturnes lorsque le sommeil est interrompu ou insuffisant. Cela vaut pour tous les âges. Il est donc essentiel de respecter les besoins de sommeil de chacun. Chez les enfants, cela implique souvent des horaires de coucher réguliers, une sieste adaptée en fonction de l’âge, et la réduction des sollicitations en fin de journée.
Chez les adultes, il peut s’agir de réorganiser la journée pour permettre un vrai temps de repos, d’éviter les écrans trop tard, ou de revoir certains comportements comme le grignotage nocturne ou la consommation de caféine en fin d’après-midi.
Quand consulter ?
Si les terreurs nocturnes deviennent très fréquentes, empêchent un bon sommeil ou provoquent des comportements dangereux (chutes, gestes violents involontaires), il est préférable d’en parler à un professionnel. Un médecin pourra écarter certaines causes (apnée du sommeil, troubles neurologiques, etc.) et orienter vers des solutions adaptées.
Chez certains adultes, une thérapie brève, un travail sur le stress ou une rééducation du sommeil suffisent à faire disparaître les épisodes. Les enfants, eux, ont souvent simplement besoin d’un accompagnement rassurant et d’un peu de temps.
Ce qu’il faut retenir
Les terreurs nocturnes impressionnent, inquiètent, parfois épuisent les proches. Pourtant, elles sont souvent bénignes et passagères, surtout si l’on agit sur les éléments déclencheurs : fatigue, stress, rythme de vie.
En instaurant un cadre sécurisant, en améliorant l’hygiène de sommeil, et en apprenant à observer les signes, il est possible de réduire, voire d’éliminer ces épisodes. Ce n’est pas une fatalité : chaque petit ajustement compte, et avec de la patience, les nuits peuvent redevenir paisibles.