Dessiner une montre et raconter des histoires sont deux activités apparemment bien différentes. Pourtant, Konstantin Chaykin a réussi à réunir les deux en présentant son étonnante montre Kolobok lors des Geneva Watch Days 2023.
Si son cadran jaune fait penser à un emoji, c’est un célèbre conte de fées russe qui a inspiré Konstantin Chaykin pour donner naissance à ce nouveau venu dans la famille Wristmons.
Connaissez-vous les Wristmons, les « monstres de poignets » de Konstantin Chaykin ?
Konstantin Chaykin est un créateur pas comme les autres dans le paysage horloger actuel. Après avoir découvert ce milieu en tant que revendeur de montres au début des années 2000, le jeune autodidacte décide d’aller plus loin et de créer ses propres modèles.
En quelques années seulement, il a réussi à se faire une place de choix, lui qui est aujourd’hui le seul Russe membre de la prestigieuse Académie Horlogère des Créateurs Indépendants (AHCI). Il faut dire que ses montres son peu conventionnelles, à l’image de sa Joker, créée en 2017. Le cadran de ce garde-temps si particulier prend alors la forme du célèbre vilain de l’univers DC Comics, avec un visage souriant qui s’anime tout au long de la journée : les yeux au rythme des heures et des minutes, la bouche pour indiquer les phases de lune…
Avec ce modèle, Konstantin Chaykin acquiert rapidement une notoriété internationale, ce succès lui confirmant que l’horlogerie ne devait pas trop se prendre au sérieux. Après le Joker, l’artiste (puisque c’en est vraiment un) étoffe le concept des Wristmons, pour « wrist monsters » soit « monstres de poignet » : le roi des souris, le minotaure, Dracula, Joe Grimaldi, un Minion… les visages se succèdent sur le cadran de ses montres, toutes plus fascinantes les unes que les autres.
Kolobok, le Petit Bonhomme de pain d’épices sur une montre
Pour les Geneva Watch Days 2023, Konstantin Chaykin a choisi d’agrandir sa famille de monstres en mettant pour la première fois à l’honneur un personnage russe : Kolobok (КОЛОБОК en version originale), mieux connu en tant que « Petit Bonhomme de pain d’épices » chez nous.
« Joyeux, rusé et même un brin audacieux, Kolobok était un candidat idéal pour la collection Wristmons », explique Konstantin Chaykin. Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire du fameux bonhomme de pain d’épices, on peut rappeler que le petit Kolobok a été « cuisiné » et qu’à la manière de Pinocchio, il s’est avéré vivant et assez agité, s’enfuyant de la maison. Au cours de son voyage, le bonhomme rencontre un lapin, un loup et un ours qui essaient tour à tour de le manger… en vain. Au risque de spoiler la fin de l’histoire, le héros rencontre ensuite un renard, traditionnellement le plus rusé, et celui-ci ne fait pas exception : l’animal trompe Kolobok et le mange.
Tous ces éléments ont été retranscrits par Konstantin Chaykin dans sa montre. Le boîtier en acier de 40 mm entoure un cadran tout jaune, éclairé par les beaux yeux bleus de Kolobok. Comme pour les autres Wristmons, l’oeil gauche indique les heures, le droit les minutes.
Cette fois, en revanche, le sourire est plus grand et plus éclatant que sur les autres montres de la collection. Une façon de traduire l’optimisme de Kolobok, mais aussi de laisser la place à la double indication des phases de lune et des jours de la semaine. Tandis qu’un cercle jaune ajouré aide à connaître la position de l’astre, ce sont les personnages principaux du conte qui représentent le jour de la semaine. Grand-père, grand-mère, le lapin, le loup, l’ours, le renard et Kolobok lui-même : c’est au propriétaire de la montre de décider lequel de ces héros désignera le premier jour de la semaine.
Pour animer l’ensemble, on retrouve un calibre K.18-20 à remontage automatique basé sur le mouvement suisse ETA 2892-A2, qui offre 42 heures de réserve de marche. Visible à travers le fond transparent, le mécanisme a lui aussi eu droit à un traitement de faveur de la part de l’horloger. Composé de 15 éléments, le rotor doré raconte à lui seul toute une histoire, comme pour inviter à plonger dans l’atmosphère du conte de fées. Le soleil est entouré d’une cabane douillette et d’un bouleau, tous avec des finitions différentes. En-dessous, une gravure en cyrillique rappelle le nom de Kolobok.