Essai Mitsubishi Outlander PHEV : un baroudeur qui coche presque toutes les cases

On ne va pas se mentir, Mitsubishi n’a pas fait rêver grand-monde avec ses dernières nouveautés, les Colt et ASX. Loin d’être dénuées de qualités, ces Renault rebadgées s’inscrivaient surtout dans une démarche stratégique pour le constructeur nippon : retrouver du volume de vente.

Ceci étant fait (avec une hausse des immatriculations de l’ordre de 53% en 2024), Mitsubishi peut donc poursuivre sa relance avec ses propres modèles, ceux qui ont fait sa renommée depuis son arrivée en Europe. Et notamment l’Outlander. Bénéficiant d’une cote d’amour intacte ou presque, ce baroudeur dévoile sa quatrième génération, animée par une motorisation hybride rechargeable. Nous avons pu en prendre le volant sur les routes sinueuses de Suisse, où il a pu faire la démonstration de sa polyvalence.

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L’Outlander, un numéro 1 en puissance

Chez Mitsubishi, l’Outlander n’est pas un simple SUV : c’est une figure de proue. En 2014, il lançait le segment du SUV hybride rechargeable bien avant que celui-ci ne devienne tendance. Numéro 1 des ventes PHEV en France et dans le monde en 2019, leader européen entre 2015 et 2019, il s’est écoulé à 18 500 exemplaires en France, dont 8 500 en version PHEV. Autant dire que cette nouvelle génération (la quatrième) porte une lourde responsabilité : celle de repositionner un peu plus encore le constructeur sur l’échiquier européen et français.

Fabriqué exclusivement au Japon, l’Outlander version 2025 connaît déjà un joli succès en Amérique du Nord, où il a été numéro 1 des ventes PHEV au Canada deux années de suite. Pour l’Europe, Mitsubishi le dote de sérieux atouts : garantie 8 ans/160 000 km, design affûté, technologies embarquées dernier cri… tout en capitalisant sur le solide système S-AWC (Super All Wheel Control), hérité de l’expérience en rallye et des heures de gloire de la Lancer Evolution.

Dans un marché du SUV D en perte de vitesse (-35% depuis le début d’année 2025), la marque affiche de vraies ambitions tout en se montrant raisonnable : 1200 unités par an en France. Mais après deux jours d’essai, on peut penser que ce produit pourrait bien séduire au-delà du simple cercle des fidèles de Mitsubishi.

Mitsubishi Outander PHEV 2025

De l’autoroute à la boue, le nouveau 4×4 Mitsubishi sait tout faire

Visuellement, l’Outlander 2025 frappe fort et juste : plus large, plus musclé, il dégage une vraie présence. La face avant « Dynamic Shield », la signature lumineuse en T à l’arrière, les jantes 20 pouces et la teinte « White Diamond » de notre modèle d’essai évoquent une carrure statutaire sans verser dans l’agressif. Ce SUV assume son gabarit (4,72 de long pour 1,86m de large et jusqu’à 2120 kilos sur la balance), sans en faire trop. Et les fans inconditionnels de Mitsu apprécieront sans doute l’arrière hexagonal qui évoque subtilement le Pajero !

L’intérieur monte franchement en gamme. Cuir moka, sièges massants, ventilés, chauffants, système audio Yamaha (8 à 12 haut-parleurs selon version), affichage tête haute, rétro numérique : on est bien loin de l’austérité japonaise des années 2010. L’ambiance est feutrée, raffinée (presque comme dans une DS !). Le toit panoramique accentue l’impression d’espace, même si les plus grands (au-delà de 1,90 m) frôleront le ciel de toit arrière. Quant au coffre, avec son volume de 468 à 756 litres, il reste très correct pour un PHEV 4×4.

Au volant, l’Outlander surprend. Grâce à ses moteurs électriques (85 et 100 kW) associés à un 2,4l essence, la mécanique offre jusqu’à 306 ch cumulés, dans un silence de fonctionnement remarquable. Sur notre essai en moyenne montagne, il a affiché 5,7l/100 km en usage mixte, et environ 23 kWh/100 km, un résultat correct compte tenu du profil de la route et du gabarit évoqué plus haut.

En mode électrique, l’autonomie promise est de 85 km (WLTP), moins que les 100-120 km de certains concurrents, mais largement suffisante pour un usage quotidien. La gestion des trois modes hybrides (série, parallèle, électrique) est globalement fluide, même si le moteur a parfois tendance à faire entendre sa voix et à monter dans les tours lorsque l’on ne s’y attend pas.

Et puis, bien sûr, il y a ce système S-AWC. Sept modes de conduite, une transmission intégrale active capable de moduler le couple entre chaque roue en temps réel, une direction assistée précise, des suspensions multibras bien amorties… Résultat ? L’Outlander étonne par sa stabilité et sa tenue de route, même à rythme soutenu. Et en tout-terrain léger (de jolies flaques de boues le long du grand canal d’Alsace), il reste bluffant d’efficacité, avec sa garde au sol de près de 20 cm.

En résumé, notre avis sur le nouveau Mitsubishi Outlander PHEV

À première vue, le nouveau Mitsubishi Outlander ne sort pas du lot. Ce n’est probablement pas le meilleur SUV du segment ni même le plus iconique selon le terme consacré. Mais à l’usage, le 4X4 nippon convainc par son homogénéité, son confort, sa polyvalence. Esthétiquement réussi, bien fini, moderne sans être ostentatoire, il coche les bonnes cases. Même face à un Hyundai Santa Fe au design clivant ou un Toyota RAV4 joliment doté, il ne dépare pas. Mieux, il offre un niveau d’équipement de série que beaucoup font payer en option.

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Côté budget, le malus au poids alourdit la note, mais reste plutôt contenu : de 4500 à 5400 € selon finition, contre 10 à 15 000€ pour certains premiums allemands. L’offre de lancement le place à 49 990 € ou 499 €/mois, jusqu’à 67 528 € pour la version Instyle+ bien équipée de notre essai. Un tarif certes 20 % au-dessus d’un BYD Seal U, mais encore 10 à 15 % sous un Mazda CX-60 ou un Kia Sorento.

Au final, cet Outlander PHEV n’est donc pas une révolution, mais c’est un come-back bien senti, dans la lignée des vrais modèles japonais : fiables, cohérents, utiles. Comme souvent chez Mitsubishi, ce véhicule ne cherche pas à briller pour briller. Il se contente d’être un bon choix, et c’est déjà beaucoup.

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