Essai Lexus RZ x Ralf Tech : le SUV premium japonais rencontre la marque française spécialiste des montres de plongée

La vie est pleine de paradoxes. Prenez Lexus par exemple. Alors que la marque premium du groupe Toyota fut l’une des pionnières (et est aujourd’hui la plus avancée) en matière de motorisations hybrides, elle est aussi l’une des dernières parmi les généralistes à lancer son modèle 100% électrique, le Lexus RZ. D’aucuns aiment d’ailleurs voir dans ce constat le signe d’une technologie pas encore assez aboutie pour figurer au sein de la gamme du groupe japonais, plus enclin à miser sur l’hydrogène. L’avenir ira peut-être dans cette direction mais en attendant, tous les constructeurs doivent composer avec la réalité des normes européennes qui rendent incontournables la présence de modèles électriques au sein de chaque marque afin de baisser les quotas de CO2. Chez Lexus, cette lourde tache incombe donc au RZ, un SUV 100% électrique qui va devoir affronter les ténors du segment, à commencer par le Tesla Model Y ou le BMW iX3. Un pari très, trop audacieux ?

Lexus RZ

Bien implanté outre-Atlantique, Lexus reste une marque encore confidentielle en France et en Europe. La situation tend toutefois à évoluer, bien aidé par les derniers renouvellement des modèles phares bien plus en adéquation avec les goûts stylistiques du vieux continent. NX, RX, LBX affichent des lignes certes marquées mais plus harmonieuses et moins clivantes que par le passé. Un renouveau stylistique, illustré à merveille avec notre Lexus RZ et son coloris bi-ton dont les photos peinent à retranscrire avec justesse la profondeur et les nuances au fil de la journée en fonction de l’incidence de la lumière.

Passion, innovation et performance sont quelques-uns des mots qui décrivent le mieux la prestigieuse marque italienne Lamborghini. Depuis sa création en 1963, Lamborghini a repoussé les limites du de...Lire la suite

Audacieux pour certains, ce coloris cuivre basson associé à des éléments noirs apporte une touche de dynamisme bienvenue. De face, la calandre s’inscrit ainsi dans le parfait prolongement du capot. De profil, la ligne de caisse est mise en exergue alors que le toit noir et les vitres teintées « écrasent » le RZ qui parait ainsi moins haut malgré son mètre soixante trois. L’arrière, lui, se fait plus proéminent malgré ses airs de coupé de trois quart et ses phares en L, signature lumineuse de la marque. Lexus parvient ainsi à tirer son épingle du jeu face aux Toyota bZ4X et Subaru Solterra conçus sur la même plateforme mais bien moins avantagés niveau design !

Notre finition Executive (la plus haute) se pare de série de jantes 20 pouces qui peinent pourtant à remplir ses imposants passages de roues. Une monte néanmoins judicieuse, Lexus n’ayant pas succombé à la tentation d’un diamètre supérieur et offre ainsi une hauteur de flanc encore conséquente (235/50 R20). Et heureusement pour nos lombaires, les suspensions étant tarées fermes, laissant ainsi transparaitre toutes les irrégularités de la chaussée, surtout en ville. Une sensation qui tend à s’effacer à mesure que la vitesse augmente.

Lexus RZ

313 ch (204 ch avant et 109 ch arrière), 435 Nm de couple, un 0 à 100 km//h abattu en un peu plus de cinq secondes, le Lexus RZ affiche des performances de GTI. Son centre de gravité bas associé au système « Direct4 » capable de répartir le couple de façon dynamique afin d’assurer stabilité et motricité optimales en toutes circonstances offre une sensation de sécurité qui pourrait pousser à accélérer le rythme. Pourtant à son volant, c’est davantage une conduite apaisée qui s’impose. Les deux tonnes cent du Lexus RZ n’y sont sans doute pas étrangères, à moins que ce soit l’ambiance feutrée de son intérieur qui incite à lever le pied.

Des sièges « ultrasuede » chauffants et ventilés au toucher doux, une sono signée Mark Levinson avec ses 13 haut-parleurs pour un son Surround ou encore un système de chauffage par rayonnement (« S-Flow ») pour une sensation de chaleur plus douce et uniforme et la présence de matière de type « mesh », le RZ soigne son « Omotenashi ».

A ce sens de l’hospitalité, répond un autre principe chère à la marque japonaise, « Tazuna  ». Autrement dit, une ergonomie pensée pour le conducteur avec des commandes qui tombent naturellement sous la main, sans avoir besoin de quitter la route des yeux. Affichage tête haute et écran central démesuré de 14 pouces se veulent les centres névralgiques d’une technologie omniprésente. Trop ? C’est du moins le sentiment qui prévaut à chaque trajet avec notamment ces alertes sonores dès lors que le système pense que vous dépassez la vitesse maximale autorisée ou que vous n’êtes plus attentif à la route… Problèmes, ces alertes sont souvent injustifiées et ne poussent qu’à une chose : les désactiver ! Une opération imposée à chaque démarrage. Merci les normes européennes…

Au chapitre des griefs, si Lexus joue la carte du premium avec dans l’ensemble des finitions flatteuses allant même jusqu’à surpasser ses concurrents allemands, certains éléments partagés avec d’autres productions du groupe Toyota dénotent. A commencer par les plastiques brillants autour des aérateurs ou encore l’écran central face au conducteur, minimaliste et dénué de toute possibilité de personnalisation. Alors certes, toutes les informations essentielles sont présentes et cela évite les distractions, mais sur un véhicule électrique dont le tarif débute à 68500€ (10000€ supplémentaires pour la finition Executive essayée), cela dénote face aux propositions de la concurrence.

14 ambiances, 64 couleurs, le Lexus s’illumine lorsque le jour décline. Des motifs « In-ei » projetés sur les panneaux de portes repris sur le fond du cadran de la montre Ralf Tech x Lexus proposée en série limitée à 77 exemplaires (2500€) à l’occasion de la sortie du RZ. Cette dernière se pare également d’un bracelet en Alcantara gris rappelant le tissu des sièges du RZ. Quant à savoir comment une marque de montre utilisée par les forces spéciales françaises et plongeurs en hauts fonds s’associe avec un constructeur automobile, Frank Huyghe, plongeur émérite et fondateur de la marque nous l’explique.

Passionné de belles mécaniques, y compris automobile, Ralf Tech est une marque pionnière en matière d’innovation avec des montres « hybrides ». Ainsi, notre montre WRV Electric est l’une des seules montres au monde équipées d’une batterie destinée à stocker l’énergie produite par les mouvement du poignet, offrant ainsi une réserve de marche de plus de 100 000 heures, soit 12 ans.

Étanche à 300 mètres, dotée d’un boîtier en acier chirurgical de 43,8 mm et d’un verre saphir bombé, Ralf Tech et Lexus partagent le gout de la robustesse et de la fiabilité.
Lexus RZ

De son côté le Lexus RZ ne peut prétendre à une telle autonomie. Sa batterie de 71 kW lui permet d’afficher 435 kms selon la norme WLTP. Durant notre essai, réalisé à la belle saison avec climatisation et siège ventilés actifs, et le plus fort niveau de régénération (mais sans one pedal pour aller jusqu’à l’arrêt), la consommation moyenne oscillait entre 21 et 24 kWh.

De quoi offrir dans ces conditions un rayon d’action d’environ 300 kms avant le passage à la borne. Le RZ accepte alors jusqu’à 150 kWh en charge rapide ou 11 kWh en AC. En revanche, point de planificateurs d’itinéraires pour suggérer les arrêts nécessaires pour atteindre sa destination (du moins au moment de notre essai)…

In fine, après ces quelques jours passés en sa compagnie, le Lexus RZ affiche un bilan à l’image de sa robe, en demi-teinte. De belles propositions, comme sa ligne ou son intérieur. Lumineux grâce à l’imposant toit vitré électrochrome, accueillant, y compris pour les passagers arrières qui profitent d’un bel espace avec en prime un plancher quasi-plat.

Avec 522l, le coffre affiche un volume dans la bonne moyenne même si d’aucuns reprocheront l’absence de frunk (coffre à l’avant). Avec un tarif élevé, un amortissement perfectible en ville en l’absence de suspension pilotée et une autonomie sans doute trop juste en 2024 face à une concurrence souvent mieux armée, le Lexus RZ ne semble pas parti pour faire de l’ombre à ses homologues hybrides qui devraient garder la préférence des clients de la marque japonaise. A moins que cette dernière ne se décide à ré-ajuster ses tarifs comme ont pu le faire Toyota et Subaru pour tenter de revenir dans la course.

Photos non libres de droit – © Julien Thoraval

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