3 bonnes raisons de voir ou revoir La Crème de la Crème

Ajouté au catalogue Netflix le 1er février dernier, La Crème de la Crème (2014) est un campus movie à la française, intelligent et distrayant, qui suit trois étudiants occupés à transformer leur campus en lieu d’étude et d’expérimentation, quoi qu’il en coûte. Nous avons trouvé 3 raisons de l’ajouter à votre liste.

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Pour son réalisateur, Kim Chapiron

Après Sheitan et Dog Pound, Kim Chapiron, petit trublion du cinéma français, s’attaque à son troisième long, les yeux toujours rivés sur la génération Y, vecteur de tant de drames et d’incompréhension mais également d’une certaine fascination. Ces enfants high-tech à qui Internet offre une perception du monde toute particulière ; cette génération YouPorn (site pornographique) à qui le sexe s’offre sans limite de temps ou de trivialité.

critique la crème de la crème

Ce sont ces jeunes là qui passionnent notre jeune réalisateur qui a décidé ici de se pencher sur « la crème de la crème », l’élite, les décideurs de demain : les étudiants d’HEC, la meilleure école de commerce d’Europe. Dans la lignée d’un The Social Network ou de la provoc du cinéma d’Alan Clarke, Kim Chapiron nous embarque dans le quotidien de cette jeunesse communautaire sur piédestal avec ses codes, ses lois, ses travers, sa supériorité…

« Les Grandes Écoles sont des univers clos, qui obéissent à leurs propres règles, leur langage, leurs codes, et un folklore unique : un terreau parfait pour faire du cinéma. (…) La Crème de la Crème parle plus de misère sexuelle que de prostitution et il parle plus de misère affective que de misère sexuelle. Tout ça n’est qu’une manière d’aborder la difficulté de l’amour pour cette génération. Quant à mes héros, qu’ils fassent partie de l’élite ne les met pas à l’abri d’une certaine forme d’errance. » K. Chapiron.

Pour son scénario qui sort (un peu) des sentiers battus

Formaté dans un paysage économique où tout s’échange et tout s’achète, le film sort de la case du « teen movie » pour emprunter des couloirs plus sombres proches du film de mafia. Dans un réel soucis de récit, réalisateur et scénariste ont su se rapprocher des références américaines du genre en le transposant dans un univers franco-français tout en captant les détails fort de cette institution totale si particulière et si fermée. On croisera ça et là un léger manque de subtilité et quelques lacunes scénaristiques, notamment dans le traitement assez trivial de l’évolution de nos trois héros mais Chapiron nous sert dans l’ensemble un film générationnel fort et bien interprété.

critique la crème de la crème

Inspirée d’une légende urbaine selon laquelle il y aurait eu un réseau de prostitution à HEC dans les années 70, l’histoire de La Crème de la Crème prend une dimension toute particulière, idéale pour dépeindre les travers d’une jeunesse communautaire à l’aube du passage à l’âge adulte. Fidèle à ses tics de réalisation, Kim Chapiron filme ses acteurs de très près et obstrue régulièrement son cadre filmique avec une foule de jeunes en délire. Son montage saccadé s’accorde au rythme de la musique électronique et la mise en scène offensive ne laisse aucun spectateur de côté.

Pour la nostalgie de la vie de campus

Du côté du scénario, Noé Debre (Les Gamins) nous cuisine des dialogues inspirés qui refusent de se limiter à la culture de la vanne mais laisse tout de même ses ficelles narratives bien visibles. Chacun des trois personnages principaux a son origine, sa personnalité, sa famille, et son cliché.

critique la crème de la crème

Trop sommairement catégorisés : l’une est AD (admise sur dossier) donc inapte à faire partie du cercle, a un père qui picole et fume et vit dans une cité, tandis que l’autre, fils à papa, voit son père chipoter sur sa légion d’honneur… Parfois même, le scénario s’enlise dans l’émotion et le tendre pour ressortir la tête juste avant de s’embourber, en gardant toujours à l’esprit cette volonté de capter un milieu et une génération.

Le casting, quant à lui, est composé de jeunes acteurs très prometteurs. Brillamment dirigés par Chapiron, chacun réalise une partition sans fausse note qui signe sans aucun doute leur acte de naissance dans le milieu.

L’avis de la rédaction en bref :
S’il se laisse parfois distraire par des directions parasites, Kim Chapiron nous propose une lecture réaliste et honnête d’un milieu et d’une époque à travers une comédie générationnelle drôle et intelligente qui ne se résume pas au simple campus movie. La Crème de la Crème est une immersion en terrain miné, au cœur d’une jeunesse ignoble et fragile, terriblement cynique et poignante, mais aussi désenchantée.

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