Suzuki 4×4 : pourquoi les montagnards les adorent (et les SUV les détestent)

Ce n’est pas faire injure à Suzuki que de dire qu’il ne s’agit pas de l’un des principaux acteurs du marché automobile français. Avec quelque 25 000 exemplaires écoulés en 2023, la marque japonaise ne représente « que » 1,3% de part de marché (en hausse de 41% sur un an).

Oui, mais voilà, Suzuki a beau être loin de Peugeot, Renault, Toyota et consorts dans l’Hexagone, elle fait aussi mieux que Seat, Volvo ou Mazda. Elle s’avère surtout très présente dans certaines régions particulières : la montagne, en général, et le nord des Alpes en particulier. Du côté d’Albertville, les ventes de Suzuki représentent près de 8% du marché, par exemple ! Tout sauf un hasard dans un secteur où la météo fait souvent des siennes et où il vaut mieux être bien équipé pour déjouer les pièges de la route.

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Pour en avoir le coeur net, nous avons pris la route du Léman, où nous avons pu prendre en main l’ensemble de la gamme AllGrip (4×4) du constructeur : de la petite Swift au grand A-Cross en passant par l’Ignis, il ne nous a pas fallu longtemps pour comprendre pourquoi la montagne est le terrain de jeu favori de Suzuki.

Gamme 4x4 Suzuki AllGrip

Suzuki Ignis : la 4 roues motrices la moins chère du marché

Disponible à partir de 20 010€ dans sa version AllGrip (et même 16 890€ en 2 roues motrices), la Suzuki Ignis se présente comme le 4×4 le moins cher du marché. Moins cher encore que le Dacia Duster et digne héritier de la mythique Fiat Panda 4×4 des années 1980 !

Avant même ses performances, c’est son design qui interpelle. Moche pour les uns, atypique pour les autres, on pourrait être plus poétique en parlant d’un cadavre exquis. Comme si un designer s’était occupé de la face avant du véhicule, et un autre de la face arrière, avant de mettre leur travail en commun. Et que l’on aime ces lignes ou pas, une chose est sure : on les oublie dès que l’on monte à bord de l’Ignis. Car à l’intérieur, c’est la sensation d’espace qui prévaut, à l’avant aussi bien qu’à l’arrière.

Essai Suzuki Ignis AllGrip

Loin de la surenchère à laquelle participent habituellement les constructeurs, Suzuki fait le choix d’un équipement à l’ancienne, avec un bon vieux tachymètre à aiguille et quelques indications numériques derrière le volant. L’écran central de 7 pouces paraît daté mais fait finalement ce qu’on lui demande (dotant qu’Android Auto et Apple CarPlay sont bien pris en charge).

On l ‘aura compris : l’Ignis mise sur son efficacité pour séduire. Et ça marche ! Animée par son petit moteur 1.2 Dualjet Hybrid de 83 chevaux associé à une boîte mécanique 5 vitesses, la petite Japonaise se meut aisément sous les premiers flocons en direction de Boëge, via le Col du Perret et ses 963m d’altitude. Avec son viscocoupleur, la transmission s’ajuste automatiquement entre les roues avant et arrière quand les circonstances le demandent. Si bien que la petite Ignis s’en sort largement aussi bien que bon nombre de SUV simplement dotés de 2 roues motrices.

Pas chère, frugale (avec une conso avoisinant les 6l/100 km lors de notre parcours), polyvalente, elle justifie pleinement son surnom de « couteau suisse ». Et démontre que l’on n’a pas besoin d’être un gros gabarit pour franchir des cols.

Essai Suzuki Ignis sur la neige

Suzuki A-Cross : le cousin officiel du Toyota RAV4

De la même façon que Mitsubishi et Renault (avec la Colt et la Clio ou l’ASX et le Captur), Suzuki et Toyota ont choisi d’unir leurs forces pour offrir une gamme plus complète à moindre coût. Ainsi, la Suzuki Swace marche dans les pas de la Toyota Corolla TS quand l’A-Cross est un cousin (pas si) éloigné du Toyota RAV4. Et puisque nous avions pu constater que ce dernier faisait des merveilles sur les routes glacées de la Laponie suédoise, il n’y a pas de raison pour que le gros 4×4 Suzuki ne fasse pas aussi bien sur les hauteurs savoyardes.

A côté des Vitara et S-Cross que nous avions déjà essayés, l’A-Cross reste un modèle « marginal » chez Suzuki, avec quelque 800 immatriculations en 2023. C’est aussi le plus cher de la marque puisque l’unique version 2.5 hybride rechargeable, avec son moteur de 306 chevaux, est proposée à 59 290€. Ce vrai SUV peut ainsi parcourir près de 100km en mode tout électrique avant d’actionner ses 4 cylindres thermiques.

Essai Suzuki A-Cross PHEV

Sa transmission E-Four voit un moteur électrique de 40 kW situé sur l’essieu arrière fournir un couple plus élevé et un rapport de transmission 3 fois plus court aux roues arrière. La répartition avant/arrière peut ainsi varier de 100/0 à 20/80 en fonction des conditions d’adhérence. Alors que la neige s’intensifie à l’approche de la Chapelle d’Abondance et que la chaussée blanchit, le Suzuki A-Cross ne bronche pas et se montre toujours réactif et dynamique. Et puisque les sièges avant et le volant sont chauffants, le confort reste optimal au volant.

Suzuki partenaire de la Grande Odyssée VVF
Si la découverte de la gamme 4×4 a eu lieu dans les Alpes, c’est non seulement parce que c’est la région dans laquelle Suzuki rencontre le plus de succès, mais aussi parce que la marque est partenaire de La Grande Odyssée VVF depuis 12 ans.
Il s’agit de la plus grande course de chiens de traîneaux d’Europe, organisée depuis 2015. Cette Grande Odyssée se compose de 11 étapes, pour un parcours total de près de 400km/jour et 12 000m de dénivelé positif.

Suzuki Swift : la petite bombe qui passe partout

Pas besoin d’être un gros gabarit pour franchir des cols. Cette vérité s’applique aussi bien à l’Ignis essayée précédemment qu’à cette Swift, best-seller incontesté de la marque. Elle s’est écoulée à plus de 9 millions d’exemplaires dans le monde depuis son lancement en 2004 et les 10 280 unités écoulées en France en 2023 représentent plus de 40% des ventes de Suzuki.

Il faut dire que cette citadine a tout pour plaire : une bouille très sympathique (encore plus dans cette version jaune dorée), un équipement complet, une habitabilité généreuse et des tarifs toujours attractifs (à partir de 17 590€, et 20 790€ pour la version AllGrip).

SUzuki Swift AllGrip sur la neige

En quittant Evian, nous prenons la direction du col de Jambaz et des lacets du col du grand Taillet. Pas très haut (1041m), ce dernier se veut relativement technique… d’autant que le thermomètre ne dépasse pas -3° et qu’une fine couche de neige fraîche recouvre le bitume. Qu’à cela ne tienne, la boîte mécanique et la transmission intégrale de la Swift font des merveilles. Malgré sa petite cavalerie (83chevaux seulement), la petite Suzuki se sort à merveille des courbes et s’avère très plaisante à conduire.

Dans les épingles, l’arrière commence juste à partir quand le viscocoupleur (le même que l’Ignis) entre en action et permet à la puce nippone de poursuivre sa route. Même en faisant allègrement vrombir le moteur entre 3 et 4000 tr/min, la Swift demeure raisonnable, n’excédant pas 7l/100km. Et après une deuxième partie de parcours plus sage qui nous ramène à Annecy via le plateau des Glières, le chiffre est retombé à 4,7l/100km.

La Suzuki Swift ressemble à tout sauf à un 4×4 (ou même un SUV), son gabarit compact et ses 900 kilos sur la balance semblent pouvoir l’emmener partout. Pas étonnant que l’on en ait croisé autant sur les routes des Alpes tout au long de notre joyeux parcours !

Essai Suzuki Swift AllGrip

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4 commentaires

  1. Est-ce que les constructeurs français comprendront un jour que des clients potentiels circulent ailleurs que sur le périphérique parisien ?

    1. Il a toute notre sympathie aussi (on aurait beaucoup aimé en prendre le volant d’ailleurs !), mais il n’est vendu qu’en mode « utilitaire » aujourd’hui, et se situe donc dans une catégorie « à part ».

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