Royal Oak : pourquoi la montre d’Audemars-Piguet fait-elle autant fantasmer les hommes ?

Dans le petit monde des montres mythiques qui font rêver les collectionneurs, certains modèles sortent clairement du lot. La Speedmaster « Moonwatch » d’Omega, la Submariner de Rolex ou encore la Nautilus de Patek Philippe en font évidemment partie. Mais s’il en est une qui suscite la convoitise des collectionneurs et des spéculateurs depuis quelques années, c’est bien la Royal Oak d’Audemars-Piguet.

Comment expliquer la frénésie qui entoure cette montre ? On va essayer de comprendre comme la montre sportive en acier des années 1970 est devenue un must have pour les passionnés d’horlogerie (et les flambeurs).

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Les origines de la Royal Oak

Au début des années 1970, l’avènement de la Royal Oak fut moins une introduction qu’une révolution. À une époque où l’horlogerie suisse sent le souffle glacé de la crise du quartz, Audemars Piguet décide de faire honneur à son staut de maison audacieuse et visionnaire en prenant un virage inattendu.

La maison du Brassus décide de faire appel au génie créatif de Gérald Genta, designer à l’origine de montres telles que la Polerouter d’Universal Genève ou la Constellation d’Omega. A ce moment-là, personne n’imagine encore que cette collaboration va déboucher sur une montre qui va redéfinir non seulement la marque Audemars-Piguet mais aussi (et surtout) l’ensemble de l’industrie horlogère.

L’histoire raconte que Gerald Genta imagine le design de la Royal Oak en une nuit à peine. Une montre de luxe dotée d’un boîtier octogonal, lui-même surmonté d’une lunette vissée évoquant les hublots d’un navire. Cette audace esthétique est renforcée par l’utilisation d’un matériau alors peu valorisé pour des créations de haute horlogerie : l’acier. Immédiatement, le « simple » garde-temps sportif devient un symbole de rébellion contre les conventions.

M. Georges Golay, directeur général d’Audemars Piguet, m’appelle et me dit : « M. Genta, j’ai besoin d’une montre de sport en acier qui n’a jamais été réalisée auparavant, je veux quelque chose de totalement nouveau et étanche. De mon côté, j’ai compris qu’il recherchait une toute nouvelle technologie d’étanchéité. « Je veux le design d’ici demain matin. » Je l’ai conçu du jour au lendemain et mon idée était de reproduire le système du casque du scaphandrier sur le boîtier de la montre. Avec les huit vis et avec le joint visible à l’extérieur du boîtier. J’ai donc immédiatement reçu le feu vert pour commencer à travailler sur le prototype. J’ai réalisé le prototype moi-même en un an. En 1970, j’ai conçu la montre. Et il fallut encore un an avant que la production industrielle ne se concrétise finalement en 1972.


Gérald Genta, à propos de la création de la Royal Oak

Ainsi débute en 1972 la carrière de la Royal Oak, non seulement comme montre, mais comme symbole d’une ère nouvelle.

Les raisons du succès

Rebelle, la Royal Oak l’est assurément. Mais justement, cette image ne plaît pas à tout le monde dans l’univers feutré de l’horlogerie. Comment une montre en acier, matériel si commun, peut-elle prétendre à une étiquette de luxe ? Et surtout, comment imaginer qu’une telle montre puisse valoir un tel prix ?

Pourtant, ce qui est d’abord perçu comme une incongruité se mue en création visionnaire. Avec la Royal Oak, l’acier n’est plus seulement un matériau de second rang, il incarne l’élégance sportive. Un autre visage du luxe. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Gérald Genta récidive en 1976 avec la Nautilus dessinée pour Patek Philippe

Une fois le scepticisme lié à l’utilisation de l’acier évanoui, la patte du maître designer finit par s’imposer. La géométrie de son boîtier, l’harmonie de son cadran Tapisserie, et son bracelet intégré font de la Royal Oak une montre « différente »… et reconnaissable entre toutes. Cette nouvelle signature visuelle vient ainsi directement s’opposer aux montres plus classiques de chez Rolex, Cartier voire Omega.

Les versions les plus convoitées de la montre Audemars Piguet

Naturellement, au fil du temps, Audemars Piguet a compris qu’il fallait entretenir le mythe autour de sa poule aux oeufs d’or. La Royal Oak a donc été revisitée, réinventée et déclinée dans une multitude de versions, plus ou moins précieuses, plus ou moins sophistiquées. Stars et ambassadeurs de renom ont permis à la marque suisse de rendre ce modèle encore plus désirable, de Leo Messi à Mark Ronson en passant par LeBron James.

Ces dernières années, cet engouement a encore pris de l’ampleur sur le marché de la seconde main, où la cote de certaines références a littéralement flambé. Le jeu spéculatif y est pour beaucoup, la Royal Oak étant devenue synonyme d’importante plus-value (potentielle). Un coup d’oeil aux données de Watch Charts permet de comprendre à quel point certaines variations de la Royal Oak sont devenues des icônes parmi les icônes, des éditions que les aficionados s’arrachent.

Royal Oak « Jumbo » Extra-Thin 15202ST

C’est le modèle qui se rapproche le plus du dessin original de Genta. Sa finesse extrême et sa fidélité au design de 1972 en font une pièce convoitée, une relique moderne qui évoque l’essence même de la Royal Oak.

Souvent copiée, jamais égalée, elle se distingue évidemment par son boîtier iconique de 39 mm (pour 8,1 mm d’épaisseur) et son cadran texturé bleu nuit. Le tout avec un bracelet en acier parfaitement intégré. Proposée autour de 32 000 euros au prix neuf, sa cote grimpe régulièrement à plus de 50 000… voire 100 000 euros, selon le modèle.

Royal Oak "Jumbo" Extra-Thin 15202ST

Royal Oak Offshore 26470OR

Avec son lancement en 1993, la Royal Oak Offshore a introduit une nouvelle dimension de robustesse et de fonctionnalité. Plus grande, équipée d’un chronographe, elle s’adresse à ceux qui cherchent à allier l’héritage de la Royal Oak à une performance sportive accrue.

Elle prend surtout une dimension plus luxueuse (et ostentatoire ?) que jamais dans sa version en or, qui s’échange rarement à moins de 50 000 euros.

Royal Oak Offshore 26470.OR

Royal Oak Concept 26620IO

Enfin, la ligne Concept incarne l’esprit d’innovation cher à Audemars Piguet. Chaque modèle est ici pensé comme une vitrine de la maîtrise technique et de l’innovation esthétique, offrant des complications et des matériaux à la pointe de la modernité.

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Et parmi les déclinaisons récentes les plus contemporaines, comment ne pas citer la Royal Oak Concept Black Panther Flying Tourbillon en titane, dont le prix de base de 162 000 euros s’est envolé à plus de 300 000 euros sur le marché de la seconde main ?

Royal Oak Concept Black Panther Flying Tourbillon

1 commentaire

  1. Je recherche un horloger qui achete une montre .J’en ai une encore très propre et de bonne qualité

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